Le docteur Ali Mouliom, en service à l’hôpital de Cebec de Bonabéri, jette un regard placide à celle qui a pendant plusieurs années meublé son quotidien avant d’emprunter d’un pas lent la porte de sortie du tribunal de première instance de Douala Bonanjo (Tpi). Il était 11 heures ce lundi 24 octobre 2005 quand le juge des céans, Haman Bouba, a rendu son verdict dans l’affaire qui oppose ce jeune médecin à son épouse. Poursuivi pour blessures légères requalifiés en blessures graves, l’accusé a été condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis pendant trois ans et 300.000 Fcfa d’amende.
Le tribunal a par ailleurs invalidé la demande de 2,7 millions de Fcfa formulée l'épouse de Ali Moulion comme dommages et intérêts. L’affaire qui met en conflit le couple Moulion remonte en réalité au 26 janvier 2005. En effet, ce jour là, en début de soirée, les époux Mouliom sont en proie à une violente dispute à leur domicile conjugal.
Au cours de cette querelle, madame Moulion, mariée depuis plusieurs années à l’accusé, a subi un châtiment corporel " exemplaire "de la part son époux. La victime qui dit avoir été édentée au cours de cette bagarre, anime depuis lors une animosité envers ce dernier. Une bien banale scène de ménage, dira le tribunal à l’audience du 26 septembre 2005 en renvoyant les époux résoudre rapidement ce différend.
Ce d’autant plus que le docteur Mouliom dit vouloir récupérer sa femme. "Comment peut-on résister devant l’attrait d’une si belle femme, monsieur le président?" Des déclarations d’amour qui ne séduiront pas outre mesure madame Moulion, qui va présenter au tribunal les trois certificats médicaux consécutifs à sa bastonnade. La victime dit par ailleurs être maltraitée et mal aimée. Des histoires de femmes, pour emprunter une expression d’hommes, pourrait-on dire. Seulement, madame Moulion n’entend pas cela de cette oreille. La plaignante déclare que son mari à déjà pris une autre "femme ", "en plus, il dit que je ne peux pas faire d’enfants", déclare t-elle. Pour montrer son repentir, l’accusé va présenter des excuses à son épouse et au tribunal. Impavide, le juge va trancher. Deux ans de prison avec sursis pendant trois ans.
Source : Mutations
|