Les images sont insoutenables. Le corps de Romuald Fokam, allongé à un carrefour, est méconnaissable. Il n’y a que le récépissé de sa carte nationale d’identité, tombé non loin de la dépouille, qui révèle son identité. Les populations du quartier Tougang-village, se souviennent de la scène qui a tourné au drame. Le 28 octobre 2005, peu après 23h, un monsieur emprunte une moto pour rejoindre sa résidence dans ce même quartier. Le conducteur et son client foncent dans la nuit. A un carrefour, ils sont surpris par des barricades posées sur la route. Il s’agit d’une latte, tenue par quatre malfrats. Elle les empêche de progresser. Les malfrats procèdent à une fouille. Le moto-taximan et son passager, non encore identifiés, sont délestés d’une somme d’argent et d’un téléphone portable. Ce qui leur permet quand même de sortir de l’étau des malfrats.
Plus tard, les victimes vont alerter les populations encore éveillées. C’est ainsi qu’ils effectuent une descente punitive au quartier Tougang-village, où Romuald Fokam continue d’attendre une éventuelle victime. Ses complices, quant à eux, avaient déjà fondu dans la nature " Les populations ont retrouvé un téléphone volé dans la poche de Fokam. Elles l’ont d’abord tabassé à mort et l’ont ensuite brûlé, à l’aide du carburant sorti d’un réservoir de moto ", témoigne un résidant du quartier Tougang-village. Cette vindicte populaire vient démontrer le ras-le-bol des populations d’une ville en proie à une insécurité galopante. Dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier en effet, une dame, élève gendarme, a été agressée par un moto taximan. Ce dernier a détourné la destination de sa cliente autour de 2h, avant de lui arracher des objets de valeur, au lieu dit Fin goudron brasseries, à Bafoussam.
Quelques semaines plus tôt, un homme a été dépouillé d’une somme de 500.000 Fcfa au quartier Djeleng III. La victime revenait d’un séjour à Douala. Elle a emprunté un taxi qui l’a effectivement laissé à destination, dans l’obscurité totale. Ce n’est que des heures plus tard que l’on l’a retrouvé, en tenue d’Adam. De leur côté, les unités de gendarmerie et de police qui ont redoublé d’ardeur et de vigilance, ne parviennent toujours pas à contenir les assauts répétés des malfrats dans les zones à risques.
Source : Quotidien Mutations
|