Comme c'est le cas depuis trois saisons, Ruben Boumtjé Boumtjé va participer, dès le 2 novembre prochain à la saison de Nba, le championnat d'élite américain de basket-ball. En provenance de Cleveland, le pivot camerounais s'est engagé pour une saison dans les rangs d'Orlando Magic, club de l'Etat de Floride. Malgré les statistiques faméliques de Boumtjé (seulement 44 matches et 23 points chez les pros), les dirigeants d'Orlando Magic n'ont pas hésité à le recruter.
C'est que, soucieux de renforcer son équipe, Brian Hill, le coach d'Orlando Magic, trouve au géant camerounais (2,13 m pour 115,7kgs) le profil du "contreur" idéal. Pour ne plus connaître les affres de la National Basket-ball developpement League (Nbdl), une sorte d'antichambre de Nba, où il a été prêté la saison dernière à Cleveland, Boumtjé réalise en ce moment des performances encourageantes. Lors des matches tests pour les nouvelles recrues et les joueurs libres en quête de clubs, l'ex-joueur de Béac de Yaoundé a réussi une moyenne de 4,8 points et 3,6 rebonds par match avec Orlando, améliorant nettement ses statistiques.
De plus, si l'ex-gloire de Nba, Brian Hill fonde de grands espoirs sur Boumtjé, c'est en partie en raison de son passé à l'université de Georgetown. En quatre ans dans cette institution, il a livré un total de 101 rencontres. En effet, en 2463 minutes de jeu, son compteur a enregistré 973 points. Devenant de ce fait le 4è meilleur pivot de tous les temps à l'université de Georgetown, derrière des "légendes" comme Patrick Ewing, Alonzo Morning et Dikembé Mutombo.
Métamorphose
Un destin presque fabuleux dans le basket-ball auquel semblait prédestiné Boumtjé. La grande taille étant un atout majeur dans cette discipline. Il mesurait déjà 1,90 m en 1994, année où survient le déclic. Cette année là, alors qu'il est élève en classe de 1ère C au lycée Leclerc de Yaoundé, Etienne Zendong, l'entraîneur de Béac de l'époque, le prend sous son aile. Le jeune Boumtjé ayant déjà connu les rudiments du ballon orange à l'Ecole de basket de Douala, il apprend vite et bien. Surclassé chez les seniors, il est jugé "physiquement faible". Il tarde à s'imposer dans son club formateur. Dans l'esprit des basketteurs camerounais de la décennie 90, il n'a pas laissé un souvenir impérissable.
En 1997, nanti de son Bac C il débarque au pays de l'Oncle Sam après un séjour par l’université de Yaoundé I. Le rêve américain en orbite, Boumtjé prend conscience de son potentiel, la métamorphose peu alors s'opérer. En vacances au Cameroun, quatre années plus tard, il s'entraîne au complexe de la Béac avec ses ex-coéquipiers. Ses prouesses techniques et physiques sont telles que, son ex-partenaire, Rufin Bessimbené le reconnaît à peine.
"Quand Boumtjé est revenu au pays, il s'était allongé de plusieurs centimètres, son tour de poitrine s'était agrandi, il avait pris des kilos en plus. Mieux, son adresse au panier était quasi parfaite". Au pays de la "démesure", les entraînements intensifs et les appareils de musculation ont produit des effets remarquables. A Portland, où il signe son premier contrat professionnel en 2001, Boumtjé a passé 2 saisons et n'a livré que 35 rencontres. La rude concurrence dans les clubs américains étant la principale cause de cette irrégularité. Toutefois, Boumtjé a déjà franchi un énorme palier dans sa carrière, celui de jouer chez les pros. Puisque ses compatriotes, Stéphane Angounou, ancien de Béac, aujourd'hui à l'Arizona state university, Njoya de Memphis University, ex-joueur de l'équipe de la garde présidentielle et Germain Njilla, de Vermont University, qui évoluait avec la Cnps en rêvent encore. Alors que pour Boumtjé, l'avenir n'est plus constitué que par une ambition : devenir grâce à son talent, le " magicien d'Orlando ".
Source : Mutations
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