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Des combines au niveau du recensement
(27/10/2005)
Le traitement des agents recenseurs et la confection des listes sèment déjà le doute sur la qualité du rendu. Avant même le début du recensement.
Par Dorine Ekwè

Comme assomés par cette autre journée de formation, quelques personnes postulant au rôle d'agent-recenseur à la sous-prefecture de Yaoundé 1er discutent avec ardeur à l’esplanade du bâtiment abritant les services du gouverneur de la province du Centre. Alors que quelques-uns se disent heureux de constater que les choses semblent revenir à la normale, d'autres au contraire, se plaignent de la modicité des sommes qui leur «sont proposées alors que le travail qui nous attend n'est pas facile», affirme l'une des postulantes. Il est 14h et, comme dans la plupart des centres retenus pour la formation des futurs agents de recensement, la conversation tourne encore autour de ces «moments d'incertitude qui ont émaillé le début des formations» tels que les présente Joseph Onana, l'un des candidats de la sous-préfecture de Yaoundé IV à Kondengui.

Au siège du Bureau central des recensements et des études de population (Bucrep) sis au quartier Omnisport à Yaoundé, on affiche malgré tout une mine séreine. «Les choses sont totalement rentrées dans l'ordre. Ce qui a posé problème est le fait que certains encadreurs et coordinateurs n'ont pas jugé nécessaire de mettre les choses au clair avec les candidats dès le départ. C'est pour cette raison qu'à la fin, on a eu droit à cette ambiance de revendication ici et là.»

A la date choisie dans chaque arrondissement pour le début des cours, certains agents, surpris ou de «mauvaise foi» comme on les présente du côté du Bucrep, ont menacé d'arrêter la formation si leur situation n'était point revue. Quelques jours plus tard, à Douala, le même mouvement est observé. Ici, ce sont 80 futurs agents qui menace de sortir de leurs salles et ne plus y remettre les pieds tant que leur situation n'est pas revue. Une situation générale qui a contraint, lundi le 24 octobre dernier, la directrice générale du Bucrep, Bernadette Mbarga, à publier un message dans lequel elle reprécisait les modalités de payement et de prise et charge des agents recenseurs en cours de formation.

Ledit communiqué stipulait que: «Le taux de 500 Fcfa par jour est accordé à chacun. [le taux est] une contribution du gouvernement aux frais de subsistance et de transport. Au terme de la formation, [les agents en cours de formation] subiront un test de recrutement et les candidats retenus recevront un forfait détaillé ainsi qu'il suit: 2000 francs Cfa pour rejoindre le lieu des opérations, 7.500F cfa pour les frais de subsistance pendant l'opération et 80.000 Fcfa de salaire à la fin des opérations de dénombrement. En complément, une assurance individuelle permettra de couvrir les frais éventuels d'accident.» Si le communiqué vient quelque peu calmer les esprits, et dédouaner les encadreurs fortement suspectés de vouloir détourner l'argent destiné aux agents, les tripatouillages, dans les différentes listes, ne sont pas pour plaire à quelques insatisfaits et autres lésés. Ce d'autant plus que, sur les 20.000 personnes actuellement en formation, seules 18.000 seront recrutées pour le dénombrement.



Dérives

Toutefois, du côté des administrations, les dispositions semblent évidentes: «C'est aux sous-prefets et prefets que revient la responsabilité de recruter les agents. Ce sont eux les responsables aux plans administratif et politique. Les délégués du ministère de la Planification supervisent le travail tandis que le Bucrep assure juste la coordination», confie l'un des responsables de cet organisme. Ici, on précise également que les problèmes observés dans la constitution des listes réside dans le fait qu'en 2002 déjà, des candidatures avaient été reçues pour le même travail. «Aujourd'hui, trois ans plus tard, entre ceux qui sont décédés, ceux qui ont trouvé un emploi et ceux qui se sont découragés, il faut revoir certaines listes et, ça ouvre la porte à toutes les dérives observées au niveau de la constitution de ces listes. Au Bucerp, nous avons acheminé toutes ces demandes dans les différents arrondissements qui sont chargés de les traiter», assure-t-on.

Loin des centres urbains, c'est à un tout autre type de problème que le ministère de la Planification, de la Programmation et de l'Aménagement du territoire, les sous-prefectures et les représentations du Bucrep sont confrontés. Ici en effet, les «recruteurs» refusent obstinément d'affilier les postulants qui ne sont pas originaires de la région ou qui ont quitté une ville pour aller s'inscrire dans une autre. «ça ne doit normalement pas se passer comme cela. L'idéal serait que les agents recrutés puissent s'exprimer dans la langue de la région où ils sont envoyés. Ce d'autant plus que, en zone rurale, on trouve des personnes qui ne s'expriment ni en français, ni en anglais et qu'il faudra prendre en compte», explique une source bien informée au Bucrep.

Les formations actuellement en cours visent essentiellement les détenteurs d'un baccalauréat, pour ce qui est des agents-recenseurs. Les contrôleurs et les chefs d'équipes, quant à eux, doivent avoir au minimum une licence. Des diplômes qui leur permettraient de mieux comprendre les enjeux de ce 3ème recensement général de la population et de l'habitat dont les opérations effectives de dénombrement ne prendront effet que dans deux semaines. En attendant, il faudra d'abord réussir à braver les obstacles qui n'arrêtent pas de se dresser sur le chemin de ce recensement: l'acheminement des 2.000 motocyclettes requisitionnées pour l'occasion, dans les lieux les plus réculés du pays, la mauvaise qualité des routes, etc.

Le nouveau recensement, qui intervient 18 ans après le second (avril 1987), est institué par décret présidentiel du 13 septembre 2001, et vise à connaître l'effectif de la population camerounaise, déterminer les caractéristiques de l'habitat, déterminer la répartition de la population par circonscription administrative, par collectivité territoriale décentralisée et unité de commandement traditionnel, actualiser le fichier national desdites localités...


Source : Mutations


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