Les populations d’Efok, localité située à environ 6km d’Obala, dans le département de la Lékié, ont vécu un après midi de cauchemar jeudi 12 mars dernier. Celle qu’ils appelaient affectueusement " Ma Marie " a décidé d’abréger ses jours sur terre, d’une manière horrible, en mettant le feu au matelas... |
Les populations d’Efok, localité située à environ 6km d’Obala, dans le département de la Lékié, ont vécu un après midi de cauchemar jeudi 12 mars dernier. Celle qu’ils appelaient affectueusement " Ma Marie " a décidé d’abréger ses jours sur terre, d’une manière horrible, en mettant le feu au matelas sur lequel elle est pratiquement alitée depuis quelques mois. La suite n’a été qu’un spectacle de désolation pour ses beaux parents sur place au village, ses enfants, son ex mari et ses coépouses du quartier Nglong-kak à Yaoundé. Et pourtant, celle qui avait été reconnue séropositive depuis longtemps, aurait connu un suivi médical normal. Pour une maladie pourtant de plus en plus " lavée " de toute honte.
Deuxième épouse d’un foyer où cohabitaient trois femmes, cette dame serait " sortie " du ménage pour s’établir seule, il y a quelques années. Vivant ainsi hors mariage, loin de son fils resté avec son père au quartier Ngongkak à Yaoundé. Dans son entourage, l’on ignore les origines de cette maladie, encore moins à quand remonte la contamination. Mais les informations glanées auprès de ses anciens voisins à Yaoundé révèlent tout de même qu’elle a longtemps séjourné à l’hôpital du jour de l’hôpital central de Yaoundé. Les mêmes sources affirment qu’elle serait arrivée dans cet hôpital dans un état très avancé de la maladie. Face à la dégradation de son état, ses proches, sur conseils du corps médical, ont donc été obligés de quitter cette formation sanitaire. Pour se retrouver à Ekok, le village du père de son enfant. Le domicile de son ancien mari, pressenti pour l’accueillir, a été évité à cause de l’opposition de la coépouse. Et c’est donc logiquement à Efok, le village de son ancien mari, qu’elle a été conduite.
Au village, rapportent certains proches, sa belle sœur et sa belle mère veillaient sur elle. Du moins, jusqu’à jeudi dernier. Le drame se déroule ce jour-là. Quelques instants après avoir assuré la toilette de " Ma Marie ", qui aurait émis le vœu de manger un repas propre aux habitants du coin et fait à base de certains légumes, sa belle sœur s’en est allée au champ. Laissant derrière elle la malade, toute seule. Cela était déjà arrivé, croit on. Juste à côté de ce domicile, un menuisier s’attelait aux travaux de finition d’une autre maison de la résidence familiale. Et c’est cet ouvrier qui va constater les premières fumées qui surgissent de la maison où se trouvait la " grande " malade. Les cris de détresse qu’il lance et les secours qui ont suivi n’ont pas pu sauver cette dame. Elle a été retrouvée complètement calcinée. L’enterrement des restes, qui étaient finalement constitués d’un tas d’ossements, a immédiatement été organisé dans l’après-midi.
Par Lazare Kolyang, Quotidien Mutations
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