C’est hier, 25 octobre, aux environs de 21h, que le premier vol de Virgin Nigeria en provenance de Lagos au Nigeria a foulé le tarmac de l’aéroport international de Douala. Dès cet instant, et d’après les responsables de cette compagnie au Cameroun, le rituel devient quotidien, avec un vol tous les jours. " Conformément aux accords bilatéraux qui existent dans ce secteur entre le Cameroun et le Nigeria ", affirme Guillaume Elame, le responsable de cette compagnie au Cameroun. L’implantation de cette entreprise aux intérêts britannique et nigérian, et qui est née des cendres de Nigeria Airways, intervient quatre mois seulement après son premier vol qui a eu lieu en juin dernier entre Lagos et Londres.
C’est donc au début de l’année en cours que l’homme d’affaires Richard Branson, propriétaire de Virgin Express qui dessert les villes européennes, Virgin Atlantique orientée vers les Etats-Unis et Virgin Blue spécialisée sur les lignes australiennes, tombe sur cette opportunité, à savoir le vide laissé par la compagnie nationale Nigeria Airways, tombée en faillite.
Six Avions
La recherche d’un repreneur par le gouvernement nigérian a donc coïncidé avec les ambitions de ce milliardaire anglais qui détient aujourd’hui 49% du capital. Pour avoir le statut de compagnie nigériane, les 51 % du capital ont été concédés aux privés nigérians (assurances, banques et hommes d’affaires). Bien que née des cendres de Nigerian Airways, Virgin Nigeria n’aurait, apparemment, rien en commun avec cette compagnie. "Virgin Nigeria n’a rien hérité de la défunte Nigeria Airways, ni les locaux, ni les avions ", déclare Guillaume Elamé.
La flotte est ainsi constituée de six avions. Quatre Airbus 340, pour les longs courriers (Lagos-Londres, par exemple). Deux de ces appareils appartiennent à Virgin Atlantique. Pour les lignes domestiques (entre les villes nigérianes) et africaines, les responsables de l’escale de Douala indiquent que deux Airbus 380, qui sont en location, assurent pour l’instant ces lignes. En attendant de voir se réaliser l’ambition de cette compagnie d’acheter onze 737-300. Des appareils qui devront desservir plusieurs villes africaines.
Après Lagos, Abuja, Port Harcourt, Douala et Accra, Virgin Nigeria se lancera, dès le mois prochain, à la conquête de Yaoundé, Dakar, Bamako, Libreville et Malabo. Avec l’arrivée de cette compagnie, c’est le ciel camerounais qui se sature. Avant Virgin Nigeria, environ 25 autres se sont déjà installées. Pour un expert de l’aviation civile, cette situation fait suite à une décision prise au niveau des chefs d’Etats qui vise à " ouvrir le ciel africain " qui semblait jusque-là " fermé".
Même si l’on assiste à une vague d’implantation de compagnies étrangères au Cameroun, Guillaume Elamé pense que " le Cameroun est l’un des pays les plus difficiles ". Car, estime t-il, " les taxes sont extrêmement élevées ". Le responsable de Virgin Nigeria pense cependant que dans ces conditions où les autorités semblent privilégier le volet financier, " n’importe qui va vouloir venir s’installer sans se soucier de la qualité technique des avions. C’est à ce niveau que l’autorité aéronautique devra intervenir ".
Source : Mutations
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