Le rapport commis par le cabinet “indépendant” français a été remis aux autorités camerounaises. Pour des raisons non élucidées, celles-ci en bloqueraient la publication, alors que le verdict serait favorable à la Camair...
Cela fait déjà une dizaine de jours que le cabinet “indépendant” français commis pour auditer les avions de la compagnie nationale de transport aérien du Cameroun a bouclé son expertise. Selon des sources réputées crédibles à la Camair “ le rapport écrit qui a été remis avant-hier aux autorités camerounaises est la confirmation de ce que les experts français avaient dit verbalement aux responsables de la Camair, il y a quelques jours…C’est-à-dire, rien de grave n’a été décelé comme anomalie, mettant en cause la navigabilité des avions de Cameroon Airlines ”.
Vent favorable.
L’évolution de la situation laisse croire que l’Autorité aéronautique du Cameroun (Aac), à qui revenait la charge de régler l’ardoise du cabinet français, s’est acquittée de sa tâche, conformément aux engagements de ces responsables dont La Nouvelle Expression s’est fait l’écho dans son édition de vendredi dernier. Toutefois, le montant de la facture est gardé secret, dans l’attente peut-être d’une instruction de la hiérarchie. A la Camair, où l’on soutient mordicus que le rapport d’audit est favorable à l’entreprise, l’on croit savoir que la balle se trouverait plutôt dans le camp des autorités camerounaises qui pourraient décider ou pas de rendre public ledit rapport. Tout au plus, l’on se réjouit du vent favorable qui devrait permettre à la Camair de redorer un blason quelque peu terni suite à la décision en mi-septembre dernier de la Direction générale de l’aviation civile française (Dgac), interdisant jusqu’à nouvel avis, et “ pour des raisons de sécurité ”, le survol de l’espace aérien français aux avions de la Camair.
L’empressement du personnel de la Camair, de voir leurs avions estampillés aux couleurs nationales reprendre les vols en direction de Paris, trouve toute sa justification, non seulement parce que Paris est l’une des principales dessertes de la compagnie, mais aussi et davantage, parce que l’immobilisation des ces aéronefs qui pousse la Camair à louer des avions augmente les charges de cette entreprise publique en butte à de sérieuses difficultés. “ Même si nous nous sommes jamais doutés de la fiabilité de nos avions, le rapport de l’audit mené par un cabinet indépendant rejoignant notre position nous réjouit énormément, puisque cela participe à redorer notre image de marque auprès du public et de la clientèle. C’est donc naturellement que nous attendons que le signal des autorités, question de permettre au public de connaître toute la vérité sur cette affaire ”, fait-on remarquer à la Camair.
Météo favorable.
Après une période de turbulences consécutive à cette interdiction et les implications que cela a pu engendrer aussi bien sur le plan de l’exploitation, de l’image que de la compétitivité de l’entreprise, l’on serait tenté de dire que l’avion-Camair est prêt à retrouver une bonne altitude suite à une météo favorable. Car, en plus du résultat de l’audit qui serait favorable à Cameroon Airlines, l’on annonce le retour, lundi prochain à Douala, du Boeing 767 “ le Dja ”. Le long courrier qui est immobilisé depuis un mois à Paris - du retour des Etats-Unis où il avait transporté le chef de l’Etat qui participait à l’Assemblée générale des Nations unies, sans que les Américains, dont on connaît les exigences en matière de sécurité aérienne, n’aient trouvé à redire - devrait sortir des ateliers de Air France, son état ayant été jugé satisfaisant au terme d’une inspection approfondie. Les responsables de la compagnie nationale, qui confirment l’information, précisent d’ailleurs que le retour du Dja qui était prévu pour ce samedi 22 octobre a été décalé de deux jours après à un avis de la direction technique de la Camair.
Lorsqu’on sait le sentiment patriotique qui a entouré ce qu’on pourrait fort opportunément appeler “ l’affaire Camair ”, l’on s’attend que les autorités rendent publique le résultat de l’audit. Qu’il soit favorable ou pas à la Camair, car le public en général et les Camerounais en particulier qui considéré “ le fleuron du transport aérien ” comme la “ onzième province ” ont le droit de savoir la vérité. Ce à quoi, on ne doute guère, devraient s’employer les autorités.
Source : La Nouvelle Expression
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