Ainsi s’exprimait récemment à Brazzaville Alexandre Gandou, le président de la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf), à l’occasion de la consultation publique tenue récemment dans la capitale congolaise sur la réglementation portant création de ce futur marché. “ L’Afrique centrale a presque la même population que le Maroc qui a un seul marché financier… ”, a ajouté M Gandou qui ne cache pas une idée de fusion des deux places boursières en création à Douala et à Libreville . “ Etant l’émanation de la puissance publique, il nous revient avec intelligence d’aller rencontrer les autorités camerounaises qui figurent parmi les initiateurs de l’organe de régulation du marché financier d’Afrique centrale ”, a dit M. Gandou, indiquant que “ le marché financier a été créé pour le privé et le privé est favorable à sa fusion dans la sous-région ” Il est donc question pour les dirigeants des deux pays à savoir le Gabon et le Cameroun, de taire leurs divergences pour mettre en place dans la sous région Afrique centrale un véritable marché financier.
Cette annonce intervient au moment même où la place boursière de Libreville (Bvmac) –le capital social de la Bvmac s’élève à 1,779 milliard de Fcfa entièrement libéré. Les banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en détiennent 57,3 % et les compagnies d’assurances 14,6 %. 28,1 % du capital sont contrôlés par diverses entreprises et industries – sous la direction de Marlyn Mouliom Roosalem, a pratiquement lancé ses activités depuis la fin du mois de septembre dernier. Cinq cadres et quelques administratifs, soit un groupe homogène d’une dizaine de personnes, constituent cette équipe. Dans les jours qui viennent, seront examinés les appels d’offres de la plate-forme technique, du matériel, des logiciels, du logiciel de cotation, du logiciel de dépositaire central et du serveur de réseau de télécommunications. En attendant une réaction officielle dans les deux capitales, l’on peut d’ores et déjà dire que la perspective d’une fusion entre les deux places boursières s’avère déjà difficile voire impossible, pour cause de rivalité entre Paul Biya et Omar Bongo Odimba.
Organisation et fonctionnement du marché boursier
Une autre communication faite au cours de la consultation de la capitale congolaise était axée sur l’organisation et le fonctionnement du marché boursier d’Afrique centrale. Planchant sur ce thème, l’expert Marcel Ondélé a mis entre autres, l’accent sur les critères d’éligibilité des différents acteurs sur le marché boursier. Ces différents acteurs sont répartis par catégories ou compartiments. C’est ainsi que dans le compartiment A sont logées toutes les grandes entreprises qui auront un capital estimé à 1 milliard de Fcfa. Ensuite, il y a le compartiment B qui regroupe les petites et moyennes entreprises devant avoir 200 millions de Fcfa à titre de fonds propres, afin d’être éligibles.
Enfin, il y a le compartiment obligatoire où l’on retrouve les petits épargnants dont le capital diffusé est fixé à 250 millions de Fcfa. Prié de justifier les montants choisis pour être éligible sur le marché boursier, M. Gandou a dit qu’il allait se rapprocher de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) qui est une institution de gestion du marché dans la sous-région. Il a par ailleurs fait noter que “ les entreprises qui n’avaient pas la possibilité de venir sur le marché financier d’Afrique centrale étaient condamnées à mourir, car la bourse est le seul endroit où l’entreprise peut se développer ”. “ Aujourd’hui, à travers le monde, les Etats font recours au marché boursier pour financer leur budget ”, a-t-il conclu.
Source: Le Messager, LCC Source : Tam tam d’Afrique
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