Le spectacle est terrifiant, un corps sans tête et un autre gisant dans une marre de sang. Les populations de Batié, près de Baham, ne se sont toujours pas remises de la scène qu’elles ont vécue dans la matinée du dimanche, 9 octobre dernier.
Tout se passe au quartier Famgoum II, entre 11et12 h. Benjamin Fopessi, 26 ans, employé dans une menuiserie à Douala, comme l’indique son dernier bulletin de paie datant de septembre 2005, erre depuis quelque temps à Batié, son village natal. Après quelques jours d’errance, il se rend chez son voisin, Michel Ngomsou, un sexagénaire qui a quitté la ville de Douala depuis huit ans pour venir succéder à son père à Batié. Michel Ngomsou, qui ne se doute de rien, reçoit Benjamin Fopessi.
Une fois dans la maison, ce dernier va décapiter le sexagénaire, après l’avoir ligoté au niveau des bras. Puis, il va dissimuler la tête de la victime dans un sac. Mais, pendant sa fuite, Benjamin Fopessi sera intercepté par Appolycarpe Kamgang, 35 ans, petit-fils de la victime, qui suspecte le colis qu’il transporte. S’ensuivra alors une altercation entre les deux hommes. Toujours armé de sa machette, Benjamin Fopessi va grièvement blesser Appolycarpe Kamgang à la tête. Ce dernier est actuellement sous soins intensifs à l’hôpital protestant de Batié.
Poursuivi par une foule en furie, Benjamin Fopessi va se réfugier dans le plafond d’une maison. Afin de l’extirper de sa cachette, la poudre de piment sera pulvérisée dans ledit plafond, mais en vain. Etouffé, il va résister jusqu’au bout. Redoutant d’être une nouvelle victime du bourreau, personne n’a osé s’introduire dans le plafond. Finalement, les populations ont décidé de mettre le feu à cette maison. Benjamin Fopessi quitte alors sa cachette et est aussitôt lynché par des hommes et des femmes en furie.
Il se raconte à Batié que Benjamin Fopessi était membre d’une secte, et qu’on lui a demandé d’apporter la tête d’un être humain. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Baham sont arrivés sur les lieux après le lynchage. Un nouvel épisode à verser dans la série des meurtres avec mutilation d’organes qui se multiplient dans les villes camerounaises ces dernières semaines..
Source : Mutations
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