Hier à Yaoundé, le point a été fait sur ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire CAMAIR (Cameroon Airlines), depuis la suspension le 16 septembre dernier par la direction générale de l’aviation civile française (DGAC) des autorisations permettant à la CAMAIR de desservir le territoire français, avec à la clé, l’exigence d’un audit de la CAMAIR par un cabinet indépendant. Le point sur la situation a été fait au cours d’un dîner de presse organisé par le ministère des Transports, en collaboration avec l’Autorité aéronautique. Le ministre des Transports, Dakolé Daïssala, et le directeur général de l’Autorité aéronautique, Ignatius Sama Juma, étaient présents. On peut retenir des échanges que les deux auditeurs du Cabinet français indépendant SOFREAVIA sont arrivés au Cameroun dimanche dernier. Ils ont commencé leur travail le jour suivant. Ce qu’il faudrait savoir d’entrée de jeu, c’est que l’audit ne concerne pas les aéronefs, mais l’exploitation. Deux volets sont ainsi concernés. L’exploitation au sol et l’exploitation en vol. C’est l’audit sur l’exploitation au sol qui a commencé avant-hier. Les auditeurs vont examiner entre autres l’organisation, la préparation au sol et les procédures. En ce qui concerne l’audit de l’exploitation en vol, il sera réalisé par un expert attendu samedi prochain et qui viendra du Maroc. Il voyagera à bord de trois ou quatre vols CAMAIR pour se faire une idée précise sur l’exploitation en vol.
Selon le programme des travaux, il est prévu vendredi prochain à Douala un débriefing animé par les auditeurs, les responsables de l’Autorité aéronautique et ceux de la CAMAIR. Cette rencontre avec la presse sanctionnera la fin de la première phase de l’audit.
Ensuite, les auditeurs rentreront en France pour rédiger leur rapport. Le résultat de l’audit pourrait être transmis à l’Autorité aéronautique du Cameroun autour du jeudi suivant, c’est-à- dire le 6 octobre 2005. La DGAC recevra également une copie du résultat de l’audit. Il reviendra à l’Autorité aéronautique du Cameroun de notifier le résultat de l’audit à la CAMAIR en lui fixant un délai pour corriger les imperfections qu’auraient relevé les auditeurs, conformément aux normes édictées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Lorsque la CAMAIR aura corrigé les défaillances constatées - si elles existent -, elle pourra reprendre ses vols sur la France avec ses propres avions et non plus avec un avion affrété comme c’est le cas maintenant. Une fois que les avions CAMAIR auront commencé à se poser à nouveau en France, la DGAC procèdera à un nouveau contrôle pour vérifier que les anomalies relevées ont été bien corrigées. Sinon, affirme-t-on, la suspension sera cette fois définitive.
Pour mémoire, la DGAC a annoncé le 16 septembre dernier la suspension immédiate des vols de la CAMAIR et son interdiction en France " pour des raisons de sécurité ". La DGAC avait alors exigé un audit indépendant de l’exploitation de la CAMAIR. Toutefois, selon le communiqué y relatif, " cette suspension pourra être levée dès que les résultats satisfaisants des audits seront notifiés à la DGAC ". Après l’annonce de la suspension, des négociations ont eu lieu avec toutes les parties impliquées dans le conflit et la DGAC a marqué son accord pour que la CAMAIR, en attendant, effectue ses vols à destination de la France par un avion affrété. Ce qui fut fait dès le dimanche 18 septembre 2005, avec un Boeing 757-200 de la compagnie privée italienne, Air Italy, affrété par la CAMAIR.
Bon à savoir aussi, le " Dja " ira subir un contrôle technique le 5 octobre prochain dans les ateliers d’Air France. C’est dire que côté camerounais, on attend avec sérénité le résultat de l’audit, d’autant plus que les avions de la compagnie sont bien suivis et le personnel est qualifié.
Source : Cameroon Tribune
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