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Douala: Les Bandits reviennent en force
(25/09/2005)
Les bandits reviennent en force dans la capitale malgré toutes les mesures prises par le ministre de la sécurité du pays.
Par La Nouvelle Expression

Ils se retirent paisiblement. Comme en territoire conquis. Que valent donc les dernières mesures de Mebe Ngo’o ?

Ces dernières années, c’est assez rarement que les forces de sécurité n’ont pas pu mettre la main, de manière prompte, sur les assassins d’un ”homme en tenue” ou d’un expatrié. Particulièrement un Français. On se rappelle le cas du boucher Noury, qui avait inspiré au chef de l’Etat camerounais, en 2000, l’instauration du très tristement célèbre Commandement opérationnel dans la ville de Douala, en particulier, et dans la province du Littoral, en général. Le 7 septembre 2005, vers 1h du matin, un inspecteur de police, Luc Matoba, a été surpris dans son domicile au quartier Sic Cacao, à Douala. Bien qu’il n’ait pas résisté à ses visiteurs, auxquels il avait pourtant tout donné, ils l’ont froidement assassiné. De trois balles dans la poitrine, tirées par intervalles de 10 à 15 mn. Ils ont, au total, tiré cinq fois au cours d’une opération qui a duré près d’une heure, selon les témoins de la macabre scène. Tout ceci se passe dans un quartier particulièrement populeux. Et surtout, à presque 200 m, à vol d’oiseau, du commissariat du 7e. Il est proprement inquiétant que dans la nuit, où le moindre bruit porte loin son écho, les éléments de cette unité de police n’aient rien suivi. Ce qui mérite des interrogations. Le constat que l’on fait après cette tragédie, c’est que la nécessaire collaboration entre les populations et les éléments de forces de sécurité n’a pas fonctionné. Pourquoi?

Comment comprendre ces propos du Dgsn lors de sa dernière tournée à Douala lorsqu’il déclarait : “ Je prends l’exemple d’une initiative que nous avons prise ici à Douala, à savoir, le dispositif Esir (Equipes spéciales d’intervention rapide) qui, d’après les informations qui nous sont parvenues, fonctionnent quand même à la satisfaction des populations (…).Mais, je dois malheureusement vous dire que ce dispositif qui fonctionne sur la base des appels de détresse, continue à se heurter à un certains nombre de difficultés. Première difficulté : sur 1 000 appels téléphoniques, nous avons à peu près 800 appels malveillants. C’est-à-dire que nos populations alertent le dispositif Esir alors que rien ne se passe, pour le simple plaisir de les distraire. Nous avons aussi des appels qui tentent d’attirer les forces de l’ordre dans les guet-apens. Et vous devez remarquer que pour ceux des appels qui sont justifiés, les interventions sont couronnés de succès ”.

Selon des voisins, que La Nouvelle expression avait interrogés, ils avaient appelé les fameux 113 et 117 de la gendarmerie et de la police. Difficile de vérifier cette information. D’autant que dans les unités de forces de l’ordre les plus proches de la scène d’opération, l’on dit n’avoir reçu aucun appel. Toujours est-il que les premiers éléments de la gendarmerie sont arrivés sur les lieux longtemps après le départ des bandits. Il ne se passe plus de nuit sans que l’on enregistre les hauts faits des ”seigneurs de la nuit” puissamment armés, qui visitent, parfois, dans le même quartier, plusieurs maisons. Généralement en ouvrant le feu. Et disparaissent dans la nature.




Comme ils sont venus.

Les malfrats reprennent ainsi du poil de la bête au moment où le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Alain Edgar Mebe Ngo’o, presque triomphaliste avec les mesures qu‘il a prises, il y a environ deux mois, croyait progresser vers le degré “ d’insécurité zéro ”. Même s’il faisait remarquer que cet objectif est simplement asymptotique. Mais déjà, l’une des premières mesures qu’il avait prises, dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme urbain et la criminalité, était incontestablement la création des “ Equipes spéciales d’intervention rapide Esir”, à Yaoundé et Douala. Sans minimiser l’action de ce corps d’élite dans la lutte contre l’insécurité, il faut, tout de même, remarquer qu’il a surtout imprimé ses marques, de manière spectaculaire, à ses tout débuts. Dans la même période, les bandits se sont un peu tassés. Non pas que leurs réseaux étaient démantelés. Mais peut-être avaient-ils voulu prendre le temps d’étudier le mode d’opération des forces de l’ordre, avant de se redéployer en conséquence. Toujours est-il qu’ils sont de retour. En force. Et ne semblent pas impressionnés par les Esir ou les autres. Surtout que celles-ci, depuis le début, n’ont pas la réputation de réaliser de grands coups dans la nuit, la période de prédilection des malfrats.

Que dire donc des policiers des commissariats de sécurité publique et du Groupement mobile d’intervention (Gmi) ? Le constat que l’on est obligé de faire dans la ville de Douala principalement, c’est que depuis que les contrôles routiers sont “ réglementés”, les policiers sont comme rentrés dans une espèce de grève de zèle. Ils sont de moins en moins visibles dans les quartiers, de nuit. Pourtant, le Dgsn avait précisé que dans la nuit, l’accent serait mis “ sur les patrouilles pédestres ou motorisées ”. Comme il faut l’imaginer, cette forme de déploiement requiert aussi quelques suppléments de logistique. Selon des informations de sources policières, les moyens ne suivent pas toujours, au goût des policiers. Lesquels sont vexés comme des gamins qui ont perdu leurs jouets. A cause de la manne routière qui leur est enlevée. Le Dgsn et le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie ont du pain sur la planche.

Source: La Nouvelle Expression, David Nouwou


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