Elles s'octroient une impunité dont jouissent les belles de nuit, de devenir, insidieusement, une espèce de périmètre où elles (dé)font la loi selon que leur intérêt le dicte ou pas.
C’est ainsi que depuis quelques jours, les belles de nuit de Mini-Ferme à Melen ont institué une espèce de loi bien curieuse. En effet, elles interdisent désormais aux riverains, déjà bien ennuyés par leurs activités, d’éclairer les devantures de leurs concessions au-delà de 21 heures. But principal de cette manœuvre conserver dans la pénombre les différents chemins menant aux chambres de passe. Et celui qui enfreindrait cette loi devrait s’attendre à des foudres des prostituées.
Si l’annonce a fait sourire plus d’un, toujours est-il, aussi bizarre que cela peut paraître, qu’aucun riverain n'a osé braver l’interdit. Les occasions leur ont-ils fait défaut ou craignent-ils réellement, habitués aux frasques imprévisibles de celles-ci, de s’exposer à d’éventuel les représailles ? L’un ou l’autre, toujours est-il qu’avec l’agression en règle survenue au sieur Mathias Mvondo, les prostituées ont montré toute leur détermination à faire leur loi.
C’est ainsi que ce week-end, M. Mathias Mvondo reçoit la visite de quelque connaissance. La conversation traîne en longueur et c’est après 21 heures qu’il raccompagne son visiteur. Et au moment de sortir de la maison, c’est tout naturellement qu’il allume. Histoire d’éclairer sa devanture, le chemin à emprunter pour plus de sécurité.
Mais à peine revenu chez lui, son domicile est envahie par une escouade de prostituées qui, après avoir cassé l’ampoule de sa véranda, vont le passer à tabac et même molester des membres de sa famille, sans oublier quelques humiliations en prime, avant de fondre aussi vite qu’elles étaient arrivées dans la nuit. Tout ça, pour une ampoule allumée sans leur avis. Mathias Mvondo envisage de porter plainte. Une initiative à encourager, d’autant qu’elle pourrait enfin donner l’occasion aux autres riverains de dire trop c’est trop et aux autorités de rappeler aux uns et aux autres leurs droits, mais aussi et surtout leurs devoirs. Pour que justement, la liberté de chacun soit garantie.
Source: L'Action, ANATOLE MIMBOÉ BAI
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