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Des inondations mortelles à Douala
(16/09/2005)
Douala: Des inondations font trois morts
Par La nouvelle expression

Une famille périt sous les décombres d’une maison, à la suite d’un éboulement. Au quartier Oyack.

Une forte pluie s’est abattue dans la capitale économique dans la nuit du 14 au 15 septembre 2005. Cette pluie, qu’on qualifie de diluvien, a provoqué de graves inondations. Une grande partie du quartier Ndogpassi était, par exemple, complètement sous les eaux. Au lieu dit cité Berge, le spectacle est désolant. Plusieurs véhicules sont alignés le long de la route, dans l’impossibilité d’atteindre la grande route. ”C’est avec cette fine pluie qu’on fait de bonnes recettes. Mais, me voici coincé ici”, se plaint un taximan, qui avait imaginé toutes les possibilités pour traverser “le fleuve” d’eau pour aller travailler. ”ça fait 3 heures de temps que je suis ici”, a-t-il ajouté. Certaines maisons étaient à moitié plongées dans l’eau. ”C’est comme ça chaque année. Pourtant, comme nous étions déjà en septembre, nous avons pensé que ça ne devait pas arriver cette année”, a relevé un habitant du coin. Seuls les camions parvenaient à traverser les eaux débordantes. Des élèves en profitent pour s’accrocher à des gros porteurs qui les déposaient de l’autre côté, afin qu’ils se rendent à l’école. ”Les bandits ne me laissent pas et voici l’eau qui vient aussi tout détruire maintenant. Je vais faire comment pour rentrer à l’Ouest ?”, s’interroge un réparateur de téléviseurs dont l’atelier est complètement sous les eaux.

De l’autre côté à l’entrée “ Billes ”, c’est le même spectacle. ”Je suis tombé dans l’eau avec ma moto et j’ai égaré mes sandales”, relève un conducteur de moto taxi. Dans cette ambiance, quelque moto-taximen tentent de tirer le maximum de bénéfices. Si quelques-uns ont réussi à faire traverser les gens, la plupart ce sont retrouvés coincés au milieu des marres d’eau. Ceux qui ont fait des bonnes affaires à cette occasion sont en tout cas les pousseurs. Ceux-ci ont abandonné les devantures des quincailleries et autres magasins pour s’atteler à traverser les personnes au prix de 100 F. Pour les motos, le tarif a doublé. Jusqu’à 10 heures, la circulation n’était pas encore rétablie dans la plupart des coins de Ndogpassi.
Un problème de canalisation se pose dans ce quartier où les maisons sont construites dans un désordre organisé et généralisé.
A Bessengué, du côté du marché Sandaga, des habitations sont également dans l’eau. Ici, c’est le même scénario chaque année. Malgré le fait qu’on ait drainé le cours d’eau Mboppi il y a quelques mois, certaines maisons ont, une fois de plus, subi la colère des eaux.




Trois morts à Oyack.


Si, du côté de Ndogpassi où l’eau a envahi plusieurs habitations, on ne déplorait pas encore des pertes en vies humaines, tel n’était pas le cas au quartier Oyack, du coté du Complexe chimique du Cameroun (Ccc). Ici, un éboulement a provoqué la mort de 3 personnes.
Rentré du marché Nkololoun ce mercredi, où il se débrouille en vendant les tennis et les vêtements, Christian Tchamabé, originaire de Bafang, était loin d’imaginer ce qui allait lui arriver quelques heures plus tard avec sa famille. Alors que tous étaient en train de dormir, bercés par cette forte pluie qui s’est abattue sur la capitale économique, une bande de terre s’est détachée de la colline, derrière la maison. Cette première boule de terre a enterré une partie de la chambre dans laquelle dormaient Christian et son épouse, Francine Ngongang, ainsi que leur bébé, Stella Siewe (5 mois). Dans cette même chambre dormait également une jeune fille qui a manqué de peu d’être engloutie par la masse de terre. ‘’Elle était couchée près du mur, à coté du lit’’ explique un témoin. Réveillée par les bruits de l’éboulement, la jeune fille est sortie en courant et s’est mise à appeler au secours. Quand elle est sortie, une autre masse de terre s’est détachée pour enterrer complètement la chambre. ”Autour de 3 heures, cette fille qui dormait dans la même chambre, est venue ici. Elle s’est mise à cogner très fort à la porte. Il pleuvait. Quand on a ouvert, elle nous a annoncé que la maison est tombée sur Christian, sa femme et son enfant, et qu’ils doivent être morts. Je me suis rendu sur les lieux et j’ai effectivement constaté que la maison était enterrée par la boue. J’ai tenté d’ouvrir la porte, elle était coincée. J’ai forcé, mais ça ne s’ouvrait pas. Je suis allé chercher le matériel (pelles et autres). Les gars du quartier avaient accouru et avaient déjà entrepris d’enlever la toiture. Ils ont creusé la terre et ont enlevé les corps”, explique le petit frère de la victime.

Sur place, on soutient que Christian avait une somme d’environ 120 000 F qu’il a gardé dans la poche de son pantalon avant de se coucher. Cette somme avait disparu pendant que les gens portaient secours à cette famille. ”Nous suspectons ceux qui sont restés fouiller la chambre pendant que nous étions à la morgue. Les gens avaient été informés qu’il y avait une somme d’argent dans la poche du pantalon”, a relevé le petit frère de la victime.

Christian occupait cette chambre depuis trois mois seulement. Selon des témoignages des voisins, il était sur le point de quitter celle-ci. ”Il avait dit qu’il cherchait une autre maison”, soutient une voisine. Il ne réalisera donc pas ce projet, car le destin en a décidé autrement.
Cet incident vient donc remettre en cause le problème de la prévention des catastrophes dans notre pays. Si, à cause de la pauvreté, les populations se retrouvent dans l’obligation de s’installer où elles peuvent, il faut dire que le gouvernement devait prendre des dispositions pour empêcher l’installation des gens dans des zones à risque. Au lieu d’attendre toujours qu’il ait une catastrophe pour qu’on annonce le déguerpissement des rescapés, il aurait été plus important d’empêcher aux uns et aux autres de s’installer sur les terrains accidentés. Si, aujourd’hui, le sous-préfet de Douala 3e annonce des mesures suite à cet incident, ces mesures ne pourront plus ressusciter Christian et son épouse et surtout ce bébé de 5 mois. Selon les témoignages des voisins de Christian, le bébé avait certainement pressenti un danger. ”Il a passé toute la nuit à pleurer”, explique-t-on


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