Et puis, l’un des leaders du mouvement d’humeur annonce que la grève est finie. Salve d’applaudissements et sourires détendus, tout autour de la table des discussions. Pour ne rien gâter, Patrice Samen, appelle ses camarades à reprendre la route, dès la diffusion du communiqué final de la réunion. Cette dernière précaution vise à d’abord faire circuler la décision, afin d’éviter tout malentendu entre les chauffeurs, notamment ceux chargés de veiller au respect du mot d’ordre. Dans la salle, c’est visiblement la satisfaction.
Pourtant, rien ne laissait présager d’une fin pareille à la crise, tant en début de matinée les positions étaient tranchées. Depuis le matin, les taxis de la ville sont en arrêt, en raison d’une grève organisée par les syndicats de taximen de Yaoundé et des autres grandes villes du pays.
D’ailleurs les échos de Douala, Bafoussam et Bamenda annoncent que le mouvement y est aussi effectif. Lorsque nous arrivons au Minetps, les esprits sont chauffés à bloc. Les grévistes protestent contre la présence du patronat à la réunion. Selon eux, les patrons rassemblés au sein de la fédération des syndicats du secteur des transports terrestres, se sont désolidarisés de la grève, et dès lors ne devraient pas assister à ces assises.
Après moult transactions, le calme revient et les travaux peuvent commencer. Autour du secrétaire général du Minetps, Claire Nyangang, les responsables syndicaux des chauffeurs de taxi, les responsables des diverses administrations impliquées dans le secteur des transports urbains et les représentants de la police et der la gendarmerie, accusées au premier chef.
Dans ce registre justement, les principales motivations de la grève sont fondées sur les tracasseries policières, notamment le non respect de la taxation des infractions- l’article 362 du code pénal classe les infractions en quatre catégories selon les quelles les amendes sont données- ; le non respect de la vignette unique, une pièce délivrée par le bureau des Transports, et qui atteste que le véhicule est en règle.
C’est donc autour de ces points principaux que les débats se sont orientés. On a par exemple appris que dimanche dernier, une réunion entre le délégué général à la Sûreté nationale, Pierre Minlo Medjo et les responsables des syndicats avait ébauché des solutions aux doléances des taximen. Le directeur de la sécurité publique, le commissaire divisionnaire Francis Melone Mbé, réaffirmera la volonté de la police de mettre de l’ordre, aussi bien dans ses propres rangs que dans les rues.
Ainsi, des mesures ont été prises, dans le sens de l’amélioration des rapports avec les usagers. La levée des barrages de police dans la journée, l’institution de points de payement des amendes exclusivement dans les commissariats centraux, l’amélioration des conditions de retrait des pièces personnelles, l’exclusivité de délivrance des carnets de contravention aux mairie, etc. D’autres promesses concernent la multiplication des têtes de ligne de taxi et de point de stationnement, et bien d’autres mesures qui tendent à améliorer les conditions de travail des chauffeurs de taxi.
source: Cameroon-tribune, Serges Olivier OKOLE
|