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Pourquoi la ruée Camerounaise vers l'étranger
(09/08/2005)
De nombreuses raisons sont à l'origine de la volonté collective d'aller voir ailleurs. De plus en plus de jeunes veulent s'envoler vers l'étranger...
Par David NDACHI TAGNE

Blandine A. a un emploi enviable à Douala. Son secteur d'activité lui permet d'ailleurs, en dehors de ce travail où elle est titularisée depuis plus de dix ans, d'avoir quelques " jobs " à gauche et à droite. On peut dire de Blandine A. qu'elle a réussi sa vie. Elle a deux enfants et s'est construit une maison moderne dans un quartier de la capitale économique. Malgré ce halo de bonheur que d'aucuns envient chez la jeune femme, elle n'est pas satisfaite de sa vie. " On souffre, notamment avec toute cette famille qu'il faut entretenir. Même si j'étais mariée, ce ne serait pas pour moi la grande satisfaction parce que mon obsession, c'est d'aller en Europe pour voir comment cela se passe ", se plaint-elle. Partir est devenu pour elle comme pour d'autres Camerounais une véritable obsession.

On croyait jusqu'ici que cette obsession de départ n'habitait que ceux qui, ayant fini leurs études et ne trouvant pas de travail ou aussi, étant à la recherche de débouchés scolaires, pensent qu'il n'y a rien de mieux que l'étranger. Que non. Toutes les catégories sociales sont désormais habitées par cette envie morbide de partir. Et comme en général il y a peu d'élus, ils sont nombreux, très nombreux même, ceux qui, au bout du compte, pour n'avoir pas vu aboutir leur rêve, n'auront que leurs yeux pour pleurer. La première catégorie des candidats au départ est sans conteste celle constituée de jeunes. Avec ou sans diplômes, ils veulent partir. Généralement, un entretien avec eux permet d'établir la source de cette obsession : " Lorsque vous voyez la vie dans ces pays à la télévision, c'est vraiment le paradis. On se demande ce que nous faisons ici. C'est pour cela que par tous les moyens, il faut que je parte ! ", confesse Yannick S. qui, après plusieurs échecs au baccalauréat n'a pas pu pousser loin ses études en faculté. Le jeune homme comptait sur son oncle informaticien, installé depuis plusieurs décennies à Paris, pour l'accueillir et lui ouvrir les nouveaux chemins de la vie. Du fait de ses déboires scolaires, son dossier de visa n'est pas crédible. " Nous privilégions de plus en plus ceux qui peuvent venir poursuivre leurs études en France après la licence ", nous a confié un diplomate français. Aux dernières nouvelles, Yannick a soutiré les 2 millions de francs qui étaient destinés à préparer son voyage et les a dilapidés. Il attend toujours de partir.


Des risques

Agathe N. est coiffeuse. Elle a eu plus de chance. Du fait d'un certificat d'hébergement envoyé par sa soeur aînée qui a épousé un Français de Marseille, elle a pu obtenir un visa et est partie. Depuis, le paradis qu'elle entrevoyait n'est plus le même. Elle a décidé de s'installer, mais, elle passe les journées cloîtrée dans la maison. Sortir est un risque lorsqu'on n'a pas de papiers. Aujourd'hui, de plus en plus, elle regrette d'être partie. Ce qui n'est pas le cas de ce médecin, parti pour une spécialisation, qui ne rentrera plus au pays pour plusieurs raisons. Il a épousé une Européenne et a même abandonné le secteur médical qui l'avait amené en occident. Nanti désormais d'un passeport français, il parcourt les continents dans le cadre de son nouveau business. Pour lui, l'épouse, les parents et les enfants laissés au pays, ce n'est plus qu'un lointain souvenir. Un autre diplomate exprimait la réserve de son pays à donner des visas à des enseignants ou des chercheurs, parce que partis pour un séminaire ou un colloque, ils ne reviennent plus au pays comme avant. De même, on ne compte pas les journalistes et photographes, les sportifs et autres encadreurs, les magistrats et même des policiers qui, partis juste pour une campagne précise en occident, se fondent dans la nature. Ils disent tous vouloir, dans ce contexte, " se chercher ".

Ceux qui ne peuvent obtenir un visa en bonne et due forme n'hésitent pas à rentrer dans des circuits de faux. Si pour certains, il s'agit d'une course pour la survie, pour d'autres, la volonté de partir n'est soutenue que par le désir d'atteindre ce " paradis " qu'est l'Occident. Même si c'est pour voir Paris et mourir.

Voir l'article de Jean Ngandjeu sur la même question : ICI

Source :Cameroon Tribune




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