Un drame s’est produit en début d’après-midi hier mercredi, au gymnase du Collège De La Salle à Douala, au cours de la troisième journée des finales du championnat national senior masculin de basket-ball édition 2005. Ousmane Boukar, sergent de l’Armée de l’air camerounaise, sociétaire de la formation de basket-ball des Forces armées et police (Fap) dont il était capitaine, s’est écroulé au cours d’un match entre son équipe et la formation dénommée Cèdres de Douala. Transporté d’urgence pour l’hôpital Laquintinie après quelques tentatives de réanimation effectuées par Régine Eloundou, l’infirmière de la Fédération camerounaise de basket-ball (Fécabasket) officiant dans cette compétition, le basketteur a rendu l’âme avant d’arriver dans cet établissement hospitalier. Il a directement été conduit à la morgue de l’hôpital militaire de la capitale économique.
“La tragédie s’est produite à deux minutes de la fin de la première manche, loin de l’action. Nous avions les regards sur la phase de jeu quand Ousmane Boukar est tombé. Nous avons arrêté la partie et avons accouru pour le secourir ”, révèle Jeannot Fochivé Fils, un des deux arbitres qui officiaient au cours de la rencontre Fap de Yaoundé – Cèdres de Douala. Arrivés auprès du basketteur étendu à même le sol, les secouristes ont tout fait, en vain. Même le bouche-à-pour l’amener à respirer n’a pas été utile. Le sort en avait décidé autrement. “ Nous sommes très surpris. Ousmane Boukar était un joueur plein de forme, en très bonne santé, une des pièces maîtresses de notre formation. Nous sommes éplorés ”, déclare le colonel Etéki, président de Fap basket-ball qui, à la suite de ce décès brusque d’un de ses protégés a, avec l’accord des coéquipiers du décédé, décidé que la compétition s’arrêtait ainsi pour leur équipe.
Grande perte pour le basket-ball camerounais
Ces propos du colonel Etéki sont aussi tenus par les techniciens Clovis Yonga et Pierre Eyock, respectivement entraîneur principal et entraîneur adjoint de Fap de Yaoundé, qui soutiennent que Ousmane Boukar était un vrai militaire, tant au cours d’un match qu’en dehors du stade. “ Dans notre équipe, il évoluait au poste d’ailier. C’était un vrai meneur d’hommes, un capitaine courage. Avec lui, nous étions sûrs d’un certain nombre de choses : barrer des adversaires dangereux pour notre équipe, amorcer de belles offensives… Il était solide et avait un moral de fer, et était toujours disponible pour l’équipe ”, déclare le coach Pierre Eyock qui, comme son collègue Clovis Yonga, ne tarit pas d’éloges sur le basketteur décédé en pleine compétition. Pour le moment, les médecins n’ont pas encore déterminé la véritable cause de ce décès subite du sergent Ousmane Boukar
Né le 19 février 1975 (30 ans), Ousmane Boukar était, dans le cadre professionnel, en poste à l’état-major de l’Armée de l’air à Yaoundé. Dans les milieux du basket-ball camerounais, il n’était pas connu seulement comme basketteur. Avant d’intégrer l’équipe de Fap en tant que joueur, Ousmane Boukar a flirté avec l’arbitrage et l’entraînement du basket-ball. En tant qu’entraîneur, il a gravi de nombreux échelons, jusqu’au titre d’arbitre national de la discipline. “ Je l’ai connu en tant qu’arbitre quand j’officiais encore au basket-ball. C’était un travailleur hors pair ”, confie Dipita Tongo, arbitre national de basket-ball en congé. En tant qu’entraîneur de la discipline, Ousmane Boukar a tenu plusieurs équipes de dames et des jeunes de moins de 16 ans.
Ce décès d’Ousmane Boukar en pleine compétition est le énième dans les milieux du sport. Au Cameroun, c’est un décès de plus, après ceux du gymnaste Alim Hassan en plein championnat national de gymnastique à Yaoundé et d’un sociétaire du Tonnerre de Yaoundé en pleine séance d’entraînement, pour ne citer que ceux-là. L’on peut aussi citer le cas de Marc-Vivien Foé, décédé en mondiovision au cours du match Cameroun – Colombie comptant pour les demi-finales de la coupe des confédérations de football édition 2003, au stade de Gerland à Lyon en France. De nombreux autres décès de sportifs en compétition ont été enregistrés à travers le monde. Tout ceci pose le problème crucial de la médecine sportive.
Source: Le messager
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