Quartier Akwa à Douala
"Vous voulez quoi, vous n'avez pas entendu qu'on a été braqué. Allez attendre". Ainsi s'adresse vexé un responsable du célèbre salon de glaces "Les délices" à un fournisseur. Il était dix huit heures dimanche 31 juillet 2005, lorsque le chef de sécurité de ce café-bar, Jules Goldon, prétextant un problème de monnaie a fait irruption dans la chambre forte pour la vider de son contenu. A l'aide d'une arme blanche et d'une bonbonne de gaz lacrymogène, il a neutralisé la caissière principale, Kora, une Coréenne, avant de s'évanouir dans la nature avec son butin. Le vol s'est déroulé au deuxième étage de l'immeuble qui abrite "Les délices" en plein coeur du quartier Akwa alors qu'une cinquantaine de clients sirotaient leurs boissons dans le calme assis au rez-de-chaussée de l'immeuble. Jules Goldon qui était aidé par un complice Wallydjo Walsia, ancien vigile à la société de gardiennage Security Dog, tapi dans l'ombre, va utiliser une bombe lacrymogène pour endormir la caissière. Son complice pendant ce temps sera chargé d'assurer le guet.
Selon des informations concordantes, le butin emporté par ces malfrats représenterait la totalité des recettes de trois jours de la dizaine de boulangerie pâtisserie appartenant à Bovalis, richissime homme d'affaires grec établi à Douala. Les sources policières parlent de près de cinq millions de Fcfa emportés par le duo. Après son forfait, Jules Goldon et son acolyte vont s'échapper par la porte de secours avant d'emprunter des motos taxis garés non loin du restaurant. Alertée, la brigade de gendarmerie d'Akwa Sud va descendre immédiatement sur les lieux. Un sac contenant des effets vestimentaires et des diplômes de Wallydjho Walsia va permettre aux enquêteurs de l'identifier. Une descente dans le domicile du principal accusé au quartier Dakar, dans la banlieue de Douala, permet de constater que le voleur a déjà pris la clé des champs. "Nous sommes dépassés, mon frère, le gars là était très calme. Il y a trois jours il a décidé de commencer à travailler la nuit alors qu'il travaillait le jour. Il préparait déjà sans doute son coup", commente un employé surpris par le coup de force de son collègue. En l'absence du patron en vacances en Grèce, il est difficile d'évaluer avec exactitude le montant des pertes engendrées par ce vol.
Source :Quotidien Mutations
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