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Alerte au choléra à l’Extrême-Nord
(01/08/2005)
Déjà 411 cas et 32 décès tandis que des inondations à Mokolo, Mora et Maroua font craindre le pire.
Par Redaction

C’est un cimetière dans l’eau qui accueille les quelques curieux qui osent visiter le sépulcre le plus sollicité de la ville de Maroua. Des ossements baignent dans l’eau, une odeur nauséabonde empeste l’air ambiant. Au fur et à mesure que l’on avance vers les tombeaux, de l’eau ruisselle pour se déverser dans le Mayo (Ndlr : fleuve saisonnier qui connaît des crues avec les pluies et s’assèche en saison sèche) situé non loin de là. Au quartier Hardé-Domayo situé à quelques jets de pierre du cimetière, quelques enfants s’amusent dans les eaux stagnantes, des femmes lavent encore leurs assiettes et vêtements avec cette eau impropre à la consommation. Un véhicule s’immobilise. Des pleurs retentissent. " Nous sommes venus enterrer un mort ", lance Abdoulaye Sanda.

Pourtant, le délégué du gouvernement auprès de la commune urbaine de Maroua, Robert Bakari, vient de rendre public un communiqué qui " interdit l’inhumation dans ce cimetière pour compter du 27 juillet 2005, et ce jusqu'à nouvel ordre ". Les populations s’entêtent tout de même s’indigne le Lawan de ce quartier. Depuis l’inondation survenue à la suite des pluies des 25, 26 et 27 juillet qui a entraîné l’ouverture de plusieurs tombeaux, le délégué du gouvernement a pris cette mesure conservatoire pour préserver les populations des grandes épidémies qui pourraient surgir. Un service de sécurité vient à cet effet d’être institué par la commune urbaine de Maroua. Il a été également recommandé l’utilisation des cimetières municipaux de Doukha et de Doursoungo en attendant de nouvelles dispositions.

Inondations
En effet, dans la nuit du 24 au 25 juillet une pluie s’est abattue sur la ville de Maroua emportant des toitures et laissant sur le carreau quelques habitations. Quelques heures après les Mayos de Makabaye et de Palar sont sortis de leurs lits. Teri, agent du Pmuc qui s’est levé très tôt pour son traditionnel tour de ville, soutient que " cela fait près de dix sept ans qu’on n’avait pas vu pareille averse orageuse. Le matin alors que j’allais livrer les journaux les Mayos étaient pleins, je ne réalisais pas encore ce qui devait se produire. C’est en rentrant que j’ai aperçu que la Notacam et la Sitraf (Ndlr :deux entreprises de la place) étaient inondées, la station d’essence des militaires et le Lycée de Domayo aussi."
Cette inondation selon des sources officielles aurait jusqu'à ce lundi fait quatre morts. Des personnes qui ont été emportées par les eaux, en même temps que le mobilier de plusieurs familles. Dans la ville de Mora, le sultanat du Wandala a été secoué par les courants d’air très violents. De nombreux dégâts matériels sont aussi à mettre à l’actif de ce débordement du Mayo-Tsanaga. Des hectares de plantations de mil et de maïs ont été dévastés. Les installations de la Snec ont été endommagées créant une pénurie d’eau potable.

Une situation qui préoccupe les différentes autorités municipales qui redoutent l’accentuation de l’épidémie de choléra qui plane sur les différentes villes sinistrées. Surtout que le fait qu’à Maroua des sépultures aient rejeté leur contenu est un facteur aggravant, annonciateur d’une épidémie. Les autorités sanitaires sont en état d’alerte puisque 411 cas de choléra ont été signalés sur l’ensemble de la province pour 32 décès. Les médecins chefs des 25 districts de santé de l’Extrême-Nord se retrouvent demain autour des experts de l’Oms pour réfléchir sur la surveillance épidémiologique dans cette partie du pays.
Jeudi dernier lors du conseil de cabinet tenu à l’immeuble Etoile, le choléra avait déjà été l’un des points à l’ordre du jour. A cette occasion, le ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, a annoncé "la prise en charge systématique et gratuite des malades par les comités de crise locaux animés par les autorités administratives. " Occasion est donc donnée avec ce qu’on vit depuis quelques jours à l’Extrême-Nord, d’administrer la preuve de cette résolution.

source: Quotidiens mutations





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