Le Maire de Douala 4ème s’explique sur le déguerpissement engagé cette semaine à Bonabéri.
Par Quotidien Mutations
Dans quel cadre rentre l’opération de déguerpissement de la zone Gwélé à Bonabéri que vous avez commencé lundi 25 juillet 2005?
L’opération que nous avons engagée s’inscrit dans le cadre de l’une de nos missions à savoir l’assainissement de nos quartiers. Aujourd’hui Bonabéri connaît de plus en plus des inondations en cette saison des pluies en raison des drains qui sont bouchés par des constructions anarchiques. Et lorsqu’il y a montée des eaux et qu’elles ne peuvent plus circuler dans le lit du drain, elles sont obligées de trouver de nouvelles voies et débordent en direction des habitations. La conséquence directe des ces drains bouchés ce sont des inondations connus où nous avons recensé mêmes des pertes en vies humaines et des biens qui ont été détruits. Nous avons engagé ce déguerpissement pour libérer ces drains afin de limiter des inondations qui sévissent durement à Bonabéri qui ne l’oublions pas est une île entourée par le fleuve Wouri.
Qu’est-ce qui vous a décidé à agir aujourd’hui?
C’est parce que le processus qui doit déclencher cet acte est à son terme. Nous avons demandé à plusieurs reprises aux populations de quitter ces emprises de la voie publique et les drains. Depuis deux ans rien n’y fait. Nous les avons sensibilisées en plusieurs langues locales, Papa Douala avec sa voiture et son haut-parleur a sillonné le quartier en vue de prévenir tous ceux qui n’étaient pas à règles de quitter le domaine de l’Etat.
Nous avons convoqué des réunions avec toutes les forces vives de Bonabéri et nous avons mis sur pied à la demande des habitants, qui en avaient marre des inondations, un comité d’appui chargé du suivi. Après avoir épuisé tous ces moyens, et réuni les finances nécessaires pour lancer l’opération nous avons commencé. L’opération s’étendra dans tous les quinze quartiers de Bonabéri.
Qu’est-ce qui va être fait pour ceux qui prétendent avoir des titres fonciers?
C’est trop facile de dire qu’on a un titre foncier. Personne ne nous l’a montré. Et quand bien même ce serait cela, le titre foncier n’est pas un document inattaquable. Il est par ailleurs clair que l’on ne pourrait délivrer à un citoyen un titre foncier sur un drain parce que c’est une voie d’eau. Je crois surtout que les personnes qui ont commencé à être déguerpis ne croyaient pas que nous pouvions passer à l’action.
Ces voies d’eau, qui sont en fait des bras morts de rivière existaient déjà à la création des quartiers et certains ont été aménagés pour faciliter l’écoulement des eaux vers le fleuve. Les populations qui avaient des maisons à ces endroits là savaient depuis deux ans qu’elles devaient partir, car elles occupaient le domaine de l’Etat, en plus des drains.
Les populations se plaignent du fait que le déguerpissement n’ait pas continué, car l’entreprise Métallux vous aurait donné de l’argent ?
Les techniciens qui descendent sur le terrain déterminent les maisons qui se trouvent sur le drain ou sur la voie publique. J’ai également vu des croix à détruire sur le portail et tout le long du mur de l’entreprise Métallux et quand je partais de là, les techniciens avaient commencé à casser ce mûr. Vont-ils s’arrêter et à quel niveau, je ne le sais pas. Cependant, l’engin est encore sur les lieux et va continuer son travail. Car nous ne reculerons devant rien.