Les conseillers de la Cud ont enfin délibéré en faveur de la société qui se chargera de l’aménagement de la ville.
Après la tempête, le beau temps. Le président du conseil de la Communauté urbaine de Douala (Cud), Edouard Etondé Ekoto, peut enfin retrouver le sourire. Et pour cause, les grands conseillers ont finalement ratifié le projet de création du "Consortium Sawa Beach", une société anonyme chargée de l’aménagement de la capitale économique, qui abritera bientôt un centre d’affaires dit futuriste dénommé Sawa Beach. Le projet, à ce qu’il paraît, tient à cœur le délégué du gouvernement auprès de la Cud. Le dénouement a eu lieu jeudi, 21 juillet dernier, au cours d’une session de rattrapage du conseil ordinaire de la Cud.
On se rappelle qu’une semaine auparavant, la même session s’était achevée sur un report des travaux. Les conseillers ayant marqué leur refus d’adopter la délibération pour manque d’informations suffisantes sur le projet Sawa Beach. Ca y est donc. Le projet d’adoption est passé telle une lettre à la poste. Au grand bonheur de Edouard Etondé Ekoto. "Nous avons suffisamment été édifiés dans nos démarches, les zones d’ombre ont disparu, nous sommes parvenus à accorder nos violons", explique Glèbert Mandjeck, rapporteur à la Commission des grands travaux, et dont les membres avaient affirmé ouvertement leur opposition. "Aujourd’hui, le délégué peut fièrement se frotter les mains. Mais, reste à comprendre la surprenante attitude des conseillers", entendait- on néanmoins au sortir des travaux.
En vertu de l’autorisation accordée par le conseil de la Cud, le délégué du gouvernement a négocié un accord matérialisé le 7 septembre 2004 par Me Jacques Moussinga, notaire à Douala. Celui-ci était relatif à la formation de la société nommée "Consortium Sawa Beach", une société de patrimoine créée par la Cud. "Son objet est de réaliser ou de faire réaliser sous son contrôle pour le compte de la Cud, des études et travaux, des opérations d’aménagement et de structuration des terrains, la police d’urbanisation en milieu urbain et rural", explique Lamine Mbassa, directeur des Affaires économiques et financières à la Cud. Le capital de cette société est de l’ordre de 40 millions de Francs Cfa divisé en 4000 actions de dix mille francs Cfa chacune et dont la Cud détient 90%, et seulement 10% pour la communauté villageoise Njoh- Njoh du Canton Bell. Le "Consortium Sawa Beach" est doté, entre autre, d’un conseil d’administration de 12 membres, d’une Assemblée générale qui en compte 5 dont 4 places reviendront aux conseillers à défaut d’obtenir des actions. Tous ces membres sont désignés es qualité, en fonction de leur responsabilité au sein de la Cud.
Financements
La métropole économique présente un déficit criard d’attractivité et de compétitivité relevé depuis de nombreuses années. C’est ce constat qui est à l’origine du gigantesque projet "Sawa Beach". Le même constat a encore été fait tout récemment par le délégué du gouvernement, à l’occasion de la réunion d’information sur les problèmes et les projets relatifs au développement de la ville de Douala. "La preuve, aucune grande entreprise délocalisée d’Abidjan, en raison de la guerre ne s’est installée à Douala", avait-il souligné. Ne jouant plus pleinement son rôle dans la sous-région, il était à cet effet temps de penser à un prestigieux concept d’aménagement de la ville à l’instar de "Sawa Beach", susceptible d’attirer les opérateurs économiques et les investisseurs. "Sawa Beach", tel que présenté depuis quelques années, constitue un vaste projet sur une superficie de 1000 hectares relevant du domaine public à remblayer. Il s’étire sur une dizaine de kilomètres dans l’arrondissement de Douala II. Localisé dans une partie du domaine portuaire: cirque du docteur Tokoto, zone de Youpwé et du Bois des Singes, ce projet consiste à mettre en valeur cette partie de la ville afin d’offrir aux habitants et autres touristes, un cadre agréable de vie.
Le projet "Sawa Beach" vise donc à faire de Douala une cité moderne aux nombreuses activités, qui permettraient aux investisseurs et opérateurs de disposer des espaces pour leurs affaires. Projet pharaonique, il est prévu sur cette surface la construction d’un centre administratif et d’affaires, des hôtels de luxe, un Palais des congrès, des établissements scolaires, des centres de santé, des logements moyens et haut standing, des parcs d’attraction, etc. Le tout, pour la rondelette somme de 500 milliards de francs Cfa à trouver. "Quant au financement de ce projet, il devrait être apporté par le secteur privé", explique Lamine Mbassa. Sur le plan juridique, les autorités en charge du dossier restent formelles. "Quant à la situation juridique du terrain, il ne se pose aucun problème particulier avec ses actuels occupants. La ratification du conseil va permettre à la société de démarrer ses activités tel que le prévoit l’arrêté portant déclaration d’utilité publique", rassure Jean Yango, directeur des Grands travaux à la Cud. Cet arrêté constituant la première étape vers le transfert de la propriété des terrains concernés. Selon les projections, le projet est conçu pour être réalisé sur une vingtaine d’années.
Source: Mutations
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