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Impasse: Le cameroun riche de ses dettes?
(19/07/2005)
2.930 milliards qui pourraient passer à 6.000 milliards dans deux ans, si le point d’achèvement n’est pas atteint
Par Redaction

2.930 milliards qui pourraient passer à 6.000 milliards dans deux ans, si le point d’achèvement n’est pas atteint.
De nombreuses décisions internationales prises ces derniers temps ont et auront encore des repercussions directes sur l`économie des pays africains en général, et celle du Cameroun en particulier. Il en est ainsi de l`annulation, par le G8, le groupe des 8 pays les plus industrialisés du monde, d`annuler une partie de la dette de 18 pays du Tiers monde (sans le Cameroun, hélas), et de manière générale de toute la croisade engagée depuis quelque temps par certains pays du Nord, pour régler définitivement cet épineux problème. Le cas de notre pays, suite aux réactions que l`on a notées chez nos principaux resonsables (notamment une interview du ministre de l`Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah dans Cameroon Tribune), est naturellement préoccupant et il serait bien inutile de donner les raisons pour lesquelles le pays en est arrivé à une telle situation: non atteinte du point d’achèvement l’année dernière, relations devenues de ce fait conflictuelles avec les institutions de Breton Woods, mauvaise gouvernance, non suivi technique et bureaucratique des conditionnalités exigées par les bailleurs de fonds pour être en mesure de bénéficier de leurs facilités. Autant de conjectures qui laissent tout de même à l’esprit une question simple : à quel montant exact se situe actuellement la dette externe du Cameroun ? Et dans quelle situation se trouve le reste des pays pauvres ?


La dette extérieure totale du Cameroun, projetée en 2004 par le Fonds monétaire international de même que par l’Organisme de coopération et de développement économique – Ocde – est située, en valeur actualisée nette, à quelque 2930 milliards de Cfa (5,86 milliards de dollars). Elle comporte ainsi la dette que l’on nomme bilatérale – due à des pays tiers comme la France, l’Angleterre, les Etats-Unis, l’Italie – et la dette mutilatérale (celle qui doit être remboursée aux institutions financières internationales comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou le Fonds monétaire international). A ce chiffre faramineux, elle représente ainsi pas moins de 116% des exportations du pays. Progrès somme toute assez notable, quant on sait qu’en 2003, elle se hissait encore à 166,8% de ces exportations et même jusqu’à 170,5% en 2002.

Au regard de ces chiffres – qui ne prennent pas en compte la dette intéreieure – on ne peut donc que dire que le pays, au cours de ces quatre dernières années – qui ont correspondu au début de mise en place des financements de l’initiative Ppte – s’est plutôt nettement désendetté. Performance que l’on doit aux contraintes des conditionnalités sous lesquelles l’économie entière a été placée, avec vigilance accrue d’une communauté des bailleurs de fonds internationaux de moins en moins laxistes sur les inconséquences d’une gestion budgétaire souvent permissive à tous les égarements. La forte dégradation de ces douze derniers mois tenant ainsi – en grosse partie – de la préparation et de la gestion de la réélection qui a conduit Paul Biya à ne pas bouger de la tête du pays, dès lors qu’il était perçu comme convenable que les caisses de l’Etat servent légitimement à financer des opérations sans nécessité.

Dommages collatéraux

L’intervention de M. Abah Abah dans le quotidien gouvernemental, au lendemain de la douloureuse annonce du G8 pour le Cameroun, visait ainsi à en relativiser la gravité, mais aussi, dans le même coup, à souligner avec optimisme qu’il est tout à fait raisonnable de penser que le pays y figure dans une échéance annoncée comme imminente. Échéance de "18 mois", parmi "neuf autres (…) pays qui pourraient avoir atteint le point d’achèvement" et dont, naturellement, "le Cameroun fait partie". Autre élément de sa communication à la dédramatisation : le fait de ne communiquer que sur 912 milliards de Cfa, alors même que les chiffres globaux de la dette du pays sont autrement plus ahurissants. Le ministre prend donc à cœur de ne pas définitivement décourager les investisseurs, les opérateurs économiques et les interlocuteurs internationaux du Cameroun, en validant de sa propre bouche un chaos dans les finances publiques toujours très mal perçu dans un univers où toutes sortes d’incertitudes pèsent sur l’avenir.

Car, il faut bien dire dans l’ensemble que la situation de cette dette est bien loin d’être aussi avantageuse que voudrait le faire croire le mnistre. Il est par exemple su que le seul échec du point d’achèvement en fin d’année dernière a conduit tous les autres financiers du pays à s’en détourner ou à s’en méfier. Ainsi, entre autres de ce qu’on pourrait nommer les "dommages collatéraux" de cet inachèvement du point de Breton Woods, les annulations de dette additionnelles que les donateurs de la coopération bilatérale, avaient promis d’oublier dans le cadre d’un programme aussi important que le C2D – contrat de désendettement-développement – conduit par la France ont connu des freins d’autant plus forts que la promesse de ces annulations reposait clairement, au départ, sur la question globale du respect de l’intégralité du processus du Ppte.

Source : Mutations






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