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Des étudiants camerounais exclus au Togo
(13/07/2005)
Revenus au pays, les élèves architectes s’installent au Minduh pour réclamer 3 ans d’arriérés de bourse et de frais de scolarité.
Par Quotidien Mutations

Cinq valises et des sacs sont négligemment jetés dans un coin, à l’entrée de l’immeuble abritant les services du ministère du Développement urbain et de l’Habitat (Minduh). Couché sur un drap hâtivement étalé à même le sol, un jeune homme, la mine défaite, a le regard plongé dans un livre. Ulrich Tchouanté, étudiant camerounais admis en 3ème année à l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (Eamau) de Lomé au Togo, se sert de son sac de voyage en guise d’oreiller. Avec sa camarade de promotion, Yolande Seuda, enfouie sous un drap à côté de son compagnon de galère, cet élève architecte-urbaniste fait partie de la délégation des 19 jeunes Camerounais, sur les 26 compatriotes que compte l’Eamau, qui ont entrepris de faire un sit-in devant le Minduh depuis lundi dernier. "Les autres n’ont pas pu rejoindre le Cameroun par manque de moyens", explique Ulrich Tchouanté, qui précise que "nous avons rallié le Cameroun par route, en passant par le Bénin et le Nigeria".

Leurs doléances sont véhiculées par des pancartes exposées à la vue de tous les passants. On peut y lire des messages tels que: "Aidez-nous à rentrer poursuivre nos études et à achever notre formation dans de bonnes conditions; trois années d’arriérés de bourses, c’est trop". En effet, ces grognards de l’Eamau affirment avoir été déclarés persona non grata dans les salles depuis le mois de mai. "En plus des arriérés de bourses dus à ses étudiants [un à trois ans selon les promotions, indiquent les étudiants], le Cameroun totalise plusieurs années d’arriérés de cotisation auprès de l’Ecole", affirme Ulrich Tchouanté. Une enveloppe cumulée estimée à 379 millions Fcfa, selon des indiscrétions glanées au Minduh.

Une situation qui a valu à ces étudiants camerounais de ne pas avoir accès à la cité universitaire. Et de se débrouiller dans des chambres de fortune au quartier. "Nous sommes parfois à six dans une chambre de 9m2. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Ce sont malheureusement les camarades des pays en guerre qui nous soutiennent de temps en temps", confie Calvin Limaleba, étudiant de 4ème année à l’Eamau.
A l’unisson, ces étudiants disent ne même pas connaître le nom du Consul du Cameroun au Togo, dont la résidence se trouve au Nigeria. "Quand nous avons un problème, nous nous battons nous-mêmes. Au cours de la dernière crise togolaise, nous nous sommes débrouillés pour être en sécurité. Pendant ce temps, le gouvernement équato-guinéen avait mis ses étudiants à l’abri au Bénin, et le Gabon avait fait affréter un avion prêt à transporter ses étudiants", déclare J.P. Awono, l’un des doyens du groupe, étudiant en 5ème année.




Promesse

Autant de frustrations relativisées par ces étudiants davantage soucieux, pour l’instant, de retrouver leurs camarades à Lomé. Hier, ils ont été reçus par Lékéné Donfack, le ministre d’Etat, ministre du Développement urbain et de l’Habitat. Celui-ci, à en croire les étudiants, a rassuré que le problème était en cours de résolution. Et a conseillé aux grognards de retourner dans leurs familles respectives. Conseil que Charly Etoumbé, porte-parole du groupe, et ses camarades refusent d’écouter tant que la situation n’aura pas changé. Selon des informations puisées à bonne source, Lékéné Donfack aurait informé le ministre de l’Economie et des Finances (Minefi), Polycarpe Abah Abah, hier matin.

Lequel aurait demandé à son collègue de lui faire parvenir, dans le détail, les états financiers nécessaires pour résoudre ce problème, que le Minduh a hérité de l’Ex Minuh, du fait de la réorganisation du gouvernement, le 8 décembre 2004. La même source indique que le Minefi avait déjà été saisi de la situation des étudiants camerounais de l’Eamau en mai dernier, et avait promis d’y apporter une solution. Promesse restée lettre morte jusqu’ici. Promesse qui, si elle n’est pas respectée dans des délais raisonnables cette fois-ci, vaudra aux six étudiants camerounais en fin de formation à l’Eamau, de ne pas soutenir leurs mémoires au mois de septembre prochain.



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