Frappés d’interdit, les vidéo-clubs tournent toujours, non sans effets négatifs.
A voir le nombre des vidéo-clubs installés çà et là dans les quartiers de Yaoundé, et la santé qu’ils affichent, on en oublie presque que ce business est interdit. En effet, des textes du Mincult, qui datent de plusieurs années déjà, en font une activité prohibée sur l’ensemble du territoire. A peine l’observateur s’interroge sur ce paradoxe — celui d’une activité interdite qui pourtant prospère — qu’une autre préoccupation surgit : c’est " grâce " à la piraterie d’œuvres audiovisuelles, activité également interdite, que les vidéo-clubs se refont une santé. C’est pratiquement de l’association de… méfaits. Si des actions sont entreprises contre ce double phénomène, reconnaissons qu’elles ne sont pas très visibles pour le moment.
Au ministère de la Culture, quelques responsables rappellent cependant les différentes interdictions violées, qui, assure-t-on, ne resteront pas impunies. Il faut signaler qu’une bonne partie du problème suscité par tous ces films et leur exploitation vient du fait qu’ils ne sont pas contrôlés, qu’ils ne passent pas par les différents scanners prévus par la réglementation en vigueur. En effet, avant d’être diffusé sur le territoire camerounais, ces films doivent en quelque sorte être validés par une commission mise sur pied à cet effet. Le rôle de cette dernière est de protéger le grand public contre des supports dangereux pour les cinéphiles.
Un chef de bureau au ministère de la Culture signale ainsi de " grands matches ", entendez les films à caractère pornographique, circulent dans le milieu de cette cinématographie parallèle, et peuvent être regardés par des mineurs, moyennant cent-cinquante francs (ou parfois moins), dans les vidéo-clubs. Il arrive que ces supports " interdits aux moins de 18 ans " soient diffusés dès 18h. Pour les enfants qui y échapperaient quand même, il y a les affiches, qui annoncent clairement la couleur, et qui est, pour ainsi dire, jetée à la figure des passants.
Il n’y a pas que le porno. Des films de violence extrême se projettent aussi dans nos petites salles, et peuvent avoir une mauvaise influence sur les jeunes — et même les moins jeunes — qui les visionnent. Sans compter les effets de la pub déguisée sur le tabac ou l’alcool. Un jeune voulant s’identifier à tel grand acteur imitera facilement sa manie de toujours allumer une cigarette avant de passer à l’action, par exemple. Il est décidément temps d’agir, pour éviter un jour le scénario-catastrophe.
Source: Cameroun Tribune
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