La nouvelle parade des consulats
Après la France et les Etats-Unis, la Grande Bretagne inaugure le rendez-vous préalable au téléphone.
Depuis le 4 juillet dernier, la procédure d'obtention de visa pour la Grande Bretagne a changé. Il faut désormais prendre un rendez-vous au téléphone avant de se déplacer pour le siège du Haut commissariat de Grande-Bretagne situé au quartier Hippodrome à Yaoundé. Le communiqué publié le 30 juin dernier annonce en effet que "les personnes qui n'ont pas été en Grande Bretagne au cours des trois dernières années, les personnes qui n'ont pas été aux Etats-Unis au cours des dernières années, les étudiants et les demandeurs de visa long séjour doivent impérativement appeler le Service visa au 222 33 47". Par ailleurs, le demandeur devra attendre deux semaines environ, pour avoir la date et l'heure de l'entretien.
"Nous avons pris cette décision pour faciliter la tâche aux demandeurs et pour des raisons de sécurité", explique l'adjoint au Haut-commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun, Steve Crossman. La mesure n’a pas tardé à entrer en application et paraît ne pas déplaire aux principaux concernés. "C'est la troisième année consécutive que je demande un visa ici. A chaque fois, on se faisait bousculer et escroquer par des individus qui vendaient les places. En fait, ils venaient très tôt le matin et comme on reçoit par ordre d'arrivée ici, ils vendaient la place à 10.000 voire 20.000 Fcfa quand il se rend compte que vous perdez espoir", affirme Caroline M., l'un des dix demandeurs qui ont obtenu un rendez-vous ce lundi matin[4 juillet]. L'adjoint au Haut commissaire tient également à préciser que "la mesure sera strictement appliquée durant les périodes de vacances (juin-août et décembre) où l'on atteint le pic des demandes. En dehors de cette période, les demandeurs seront reçus sans respecter forcément cette mesure, notamment en ce qui concerne les délais de rendez-vous".
Pour étayer la rigidité du moment, Steve Crossman indique que : "il y a des jours où, la file des gens agglutinées devant l'institution était vraiment longue. Sans oublier des bousculades que nos services de sécurité ont dû gérer". La nouvelle méthode est donc davantage d'ordre pratique. Elle permettra, de l'avis du chargé d'Affaires politiques et de Relations publiques, de "mieux diligenter les dossiers de demande". Lundi dernier, les demandeurs ont été confortablement installés en attendant d'être fixé sous 48h, s'ils sont habilités à entrer en Grande Bretagne ou non.
D'autres représentations diplomatiques, comme l'ambassade de France et celle des Etas-Unis, ont déjà expérimenté cette méthode, qui, dit-on, est intervenu pour assainir tout autour de ces représentations diplomatiques qui offraient parfois un tableau sur lequel la dignité humaine était malmenée. Au point où l’image de ces institutions a sérieusement été écornée parce qu’une lecture ségrégationniste n’a pas tardé à se faire en rapport avec le traitement réservé aux demandeurs de visas locaux.
Affluence
Les responsables de l'ambassade de France, qui affirment recevoir en moyenne 30.000 dossiers par an, avaient amélioré leur dispositif d'accueil en 2002, avec notamment la construction d'un auvent de protection pour les demandeurs de visas, l'installation de bancs dans la salle d'attente où un poste supplémentaire a été créé pour l'accueil et l'information des demandeurs de visa, la mise en place pendant les 3 mois d'été d'une cellule spéciale pour les visas étudiants, et le renforcement des effectifs pendant l'été (pour compenser les départs d'agents en congés). Depuis le début de l'année 2004, un système de garde est instauré pour empêcher que tout individu s'aventure dans le rayon de l'ambassade et vienne y passer la nuit.
Dans le cas du Haut-commissariat de Grande Bretagne, et selon les statistiques qui y sont disponibles, près de 6.000 demandes sont reçues par an. Environ 4.000 sont retenues et 2.000 rejetées, indiquent les responsables consulaires. Dans cet effectif, les personnes ayant séjourné en Grande-Bretagne au moins une fois au cours des trois dernières années bénéficient d’un traitement préférentiel et accèdent plus facilement à un nouveau visa. Elles sont suivies par les hommes d'affaires, les touristes et les personnes qui se rendent au pays de sa gracieuse majesté, Elisabeth II, pour une visite familiale. Les étudiants, quant à eux, et toute autre personne demandant un visa long séjour, peinent un peu plus pour l'obtention du sésame.
source: Mutations
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