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Ras-le-bol : Emeutes sanglantes à Dschang
(04/07/2005)
un week end sanglant à Dschang
Par Redaction

Un mort à la suite d’affrontements entre forces de l’ordre et "moto-taximen" samedi.

Le mouvement de grève engagé en début de semaine dernière par les conducteurs de moto dans la ville de Dschang, communément appelés "benskineurs", a pris une tournure dramatique samedi dernier, 2 juillet 2005. Joseph Tsazem, 23 ans environ, "moto-taximan" dans la ville depuis près de quatre mois, a été froidement abattu par un policier qui l’a atteint à la poitrine. De nombreux blessés ont également été enregistrés, à l’instar d’un certain Apollinaire, actuellement admis à l’hôpital St Vincent de Paul à Dschang, qui a reçu une balle à la cuisse. Casses et interpellations ont également ponctué ce face à face. Selon des témoignages concordants, une bonne centaine de conducteurs de moto ont dressé des barricades sur les principales artères de la ville de Dschang, très tôt samedi. "Ils se sont servis des carcasses de voiture, des pierres et des planches pour barrer la route", déclare un témoin des événements. Ils ont pris pour principale cible le commissariat central de Dschang. Quelques jours avant, la police avait interpellé un moto-taximan. Il lui était reproché de faire partie d’un groupe de jeunes qui ont violemment molesté une dame, gardien de la paix, en service au commissariat du 3e arrondissement de Dschang, au point de lui ôter ses épaulettes.

La réaction des conducteurs de moto faisait suite à de nombreuses tracasseries policières. "Nous ne comprenons plus rien. Les policiers exagèrent. Dès 5 h, on en voit qui commencent à demander de l’argent aux chauffeurs. Le prix varie entre 2000 et 10.000 Fcfa. Même ceux qui sont supposés sécuriser la Bicec, ne manquent pas d’initier des contrôles à un certain moment", soutient un moto taximan, qui ajoute: "quand vous ne voulez pas leur donner de l’argent, ils s’accrochent sur votre engin, en disant qu’ils doivent aussi manger".
Le mouvement d’humeur organisé par les "benskineurs" visait à faire libérer leur collègue arrêté à la suite de l’incident avec la policière. Le sous-préfet de Dschang, Abraham Chekem, revenant d’une séance de sport samedi dernier, a été intercepté devant des barricades érigées par les manifestants. Les manifestants crèvent les roues du véhicule de l’autorité administrative, avant de le laisser partir.

Escalade

Mis au courant de cette situation, le préfet du département de la Menoua, Awana Ateba, est allé à la rencontre des manifestants. Il a exigé comme préalable, la levée des barricades et que des excuses soient présentées à la policière tabassée. Les manifestants ont rejeté les exigences du préfet. Ils ont estimé que le préfet demandait un peu trop et auraient même menacé de passer le chef de terre à tabac. C’est alors qu’ils se sont rués sur les véhicules garés dans la cour du commissariat central, en incendiant quelques-uns uns, et en brisant les pare-brise des autres. Bien après, les manifestants se sont attaqués à certains lieux de commerce. Notamment à l’entrée principale du campus de l’université de Dschang, où ils ont brûlé des kiosques abritant des cabines téléphoniques et celles du Pmuc. Vers 16h, la répression s’est densifiée avec l’arrivée des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) et des gendarmes de Bafoussam. C’est lors de ce face-à-face que Joseph Tsazem a été atteint par une balle. Les hommes en tenue n’ont pas hésité à user des balles réelles, en plus des grenades lacrymogènes. Le domicile du policier, identifié comme l’auteur de la balle qui a fauché Tsazem, a été assiégé. Heureusement, il s’était déjà réfugié avec femme et enfants dans un commissariat.

Dans la nuit de samedi, les forces de l’ordre ne se sont pas contentées de pacifier la ville. Elles ne se sont pas fait prier pour étancher leur soif dans les bistrots, sans bourse délier. Non sans avoir molesté quelques clients au passage. Le dépôt Guinness et le Boulevard de la détente, un restaurant situé au centre la ville ont été leurs principales cibles.
Hier, Dschang avait l’air d’une ville morte, avec des maisons de commerce fermées, des hommes en tenue qui patrouillant partout et tenant la rue. Le préfet a retrouvé un peu de sérénité, mais reste avare en déclarations. "Je ne fais pas de déclarations, du moins pour l’instant. Il faut que les choses se calment véritablement. Je suis sur mon rapport. Il faut que la hiérarchie ait la primeur", a déclaré Awana Ateba.

Soucre: Mutations





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