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L'onu donne raison au cameroun
(28/06/2005)
il attend une enquête de la part des autorités nigériannes
Par Redaction

Dans une déclaration rendue publique vendredi à Dakar, le Président de la Commission mixte Cameroun-Nigéria, Ahmedou Ould-Abdallah, a condamné le récent incident ayant provoqué la mort d’un soldat camerounais et blessé un autre dans la péninsule de Bakassi. Appelant à un retour au calme, M. Ould-Abdallah s’est dit confiant que le Nigéria ouvrirait une enquête à ce sujet.

Le Président de la Commission Mixte Cameroun-Nigeria sur la péninsule de Bakassi a condamné vendredi les incidents qui auraient fait un mort et un blessé parmi les soldats camerounais, outre des dégâts matériels. Il a aussi demandé une enquête approfondie de la part des autorités du Nigeria.

“ J’ai appris par la presse que le Nigeria a entamé une enquête sur les incidents répétés dans la péninsule de Bakassi. Ces incidents, qui, selon les rapports, ont causé la mort d’un soldat camerounais et en ont blessé un autre, sans compter des dommages matériels, sont condamnables ”, indique le Président de la Commission Mixte Cameroun-Nigeria, Ahmedou Ould-Abdallah, dans un communiqué du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest ( UNOWA selon son acronyme anglais) à Dakar.

“ J’espère que le Gouvernement du Nigeria mènera cette enquête promptement et de manière sérieuse et transparente comme l’exige la situation. Si l’enquête confirme les rapports sur ces incidents répétés, j’attends du Nigeria qu’il prenne immédiatement les mesures appropriées à l’encontre de tous les acteurs impliqués. Leurs commanditaires ne devraient pas être épargnés ”, indique Ahmedou Ould-Abdallah, qui occupe également le poste de Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest.

“ Je demande un retour immédiat au calme. Ces incidents ont lieu à un moment où les équipes techniques des deux pays et des Nations Unies ont accompli avec succès les premières étapes de la démarcation sur le terrain. Ils surviennent également au lendemain du sommet tripartite de Genève le mois dernier où les deux Chefs d’Etat et le Secrétaire général de l’Onu ont travaillé à la mise en oeuvre pacifique et amicale de la décision de la Cour Internationale de Justice sur la Péninsule de Bakassi et la frontière maritime.

“ Je voudrais saisir cette occasion pour féliciter les Présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo pour la manière apte et sage avec laquelle ils ont géré cet incident jusqu’à présent ”, indique le Président de la Commission Mixte. Il a précisé qu’il devait se rendre lui-même “ dans les capitales des deux pays cette fin de semaine afin de recueillir davantage d’information des deux Gouvernements et des représentants de la Communauté internationale sur cette question ”. Au moment d’aller sous presse, nous n’avions pas confirmation de ce déplacement qui aurait dû se dérouler ce week-end.

La Commission Mixte est un mécanisme mis en place par le Secrétaire général des Nations Unies le 15 novembre 2002 à la demande du Président Olusegun Obasanjo du Nigeria et du Président Paul Biya du Cameroun pour faciliter la mise en oeuvre pacifique de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice relatif au différent frontalier entre le Cameroun et le Nigeria. La commission a réussi à mener à bien l’essentiel de sa mission, mais le processus de restitution de quelques villages-clé dans la péninsule riche en minerais a été bloqué. Une cérémonie de restitution prévue en septembre dernier avait échoué en raison de difficultés techniques, selon le Nigeria.

Après plusieurs mois de surplace dans le règlement négocié du différend territorial entre Cameroun et Nigeria sur la péninsule de Bakassi, la tension est brutalement remontée entre les deux pays, Yaoundé accusant Abuja d’une série d’attaques contre ses positions.

Dans un communiqué officiel publié mercredi soir, le gouvernement camerounais a affirmé que "des attaques répétées des forces nigérianes sur les positions camerounaises" les 5, 17, 18 et 21 juin 2005 "se sont soldées par la mort d’un soldat camerounais, un blessé grave et des dégâts matériels" et a annoncé son intention de saisir l’Onu.

Aucune précision n’a pu être obtenue à Yaoundé sur la nature et l’intensité des "attaques" nigérianes, qualifiées de "brutales et unilatérales" dans le communiqué, ou de la riposte camerounaise dont le texte fait état.

L’armée nigériane avait dans un premier temps démenti lundi des informations non officielles obtenues de source militaire camerounaise par l’Afp, qui faisaient état de la mort d’un soldat camerounais tué par des Nigérians, et nié tout combat entre les troupes des deux pays à Bakassi.

Jeudi, le président nigérian Olusegun Obasanjo s’est voulu plus prudent en annonçant avoir décidé, "après des discussions" avec son homologue camerounais Paul Biya, l’ouverture d’"une enquête en profondeur sur l’incident qui s’est déroulé récemment sur la péninsule de Bakassi, où un soldat camerounais aurait été tué".

La question de Bakassi, une péninsule de 1.000 km2 potentiellement riche en pétrole dont les deux pays se disputent la souveraineté ainsi que celle d’une série de petits territoires le long de leur frontière commune, a dégénéré à plusieurs reprises en incidents armés parfois meurtriers depuis 1994.
Mais le conflit semblait en voie de résolution pacifique depuis qu’une décision de la Cour internationale de Justice (Cij), plus haute instance judiciaire de l’Onu, avait en octobre 2002 attribué la souveraineté sur Bakassi au Cameroun et qu’une Commission mixte avait été chargée par l’Onu de délimiter précisément la frontière.

Entre fin 2003 et septembre 2004, Abuja et Yaoundé avaient ainsi, conformément à cette décision, procédé à une série d’échanges de villages le long de leur frontière.

En revanche, le retrait des soldats nigérians de Bakassi, prévu pour s’achever en septembre 2004, avait été suspendu sine die, provoquant le blocage des discussions entre les deux pays, au point mort depuis.

Le 11 mai, à l’issue d’une rencontre à Genève avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, MM. Obasanjo et Biya s’étaient engagés à redoubler d’efforts pour débloquer la situation en se concentrant sur les deux principaux obstacles, le retrait des troupes nigérianes et la démarcation de la frontière maritime commune.

Plusieurs sources politiques et diplomatiques à Yaoundé dénonçaient jeudi sous couvert de l’anonymat les "manoeuvre dilatoires" du Nigeria pour ne pas évacuer Bakassi.

"Certes, il y a eu des avancées sur la frontière terrestre et autour du Lac Tchad, mais l’essentiel pour nous c’est Bakassi qui n’est pas négociable", a ainsi expliqué jeudi à l’Afp une source gouvernementale.
En revanche, le silence est de mise côté officiel depuis la publication du communiqué mercredi soir. Le journal indépendant Le Messager déplorait d’ailleurs jeudi "le silence de la classe politique".

A Yaoundé, on semblait surtout soucieux de ne pas envenimer la situation avec le puissant voisin. "Il y a tout de même 3 à 4 millions de Nigérians au Cameroun et il ne faut pas donner l’impression qu’ils deviennent des ennemis", confiait un ministre.

Le téléphone rouge a fonctionné

Jeudi à Abuja, Oluremi Oyo, la porte-parole de la présidence nigériane avait indiqué que "Les présidents Obasanjo et Biya ont discuté de la question et convenu que des investigations exhaustives étaient indispensables pour faire la lumière sur l’incident du 17 juin 2005 dans lequel un soldat aurait été tué, identifier les vrais coupables et les traduire en Justice" Dans un communiqué lu à la presse, elle avait affirmé que le Nigeria a déjà commencé à enquêter de son côté et "en attendant l’issue des investigations, les deux leaders ont réaffirmé leur engagement à maintenir des relations fraternelles et pacifiques entre le Nigeria et le Cameroun".

Si l’incident du 17 juin est confirmé, il s’agirait du premier survenu dans la péninsule, depuis la publication en octobre 2002, de l’arrêté de la Cour internationale de Justice de La Haye attribuant la souveraineté de la péninsule litigieuse au Cameroun.


Sources : Onu, Afp, Pana





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