Au lendemain du rendez-vous manqué de la Commission mixte Cameroun-Nigeria et de l’attaque de l’armée nigériane à Bakassi, ayant causé la mort d’un soldat camerounais et blessé gravement un autre, l’arrivée d’un envoyé spécial du président Olusegun Obasanjo à Yaoundé hier avait certainement une signification particulière. D’où une certaine excitation observée chez les journalistes accrédités au Palais de l’Unité, désireux de tout savoir sur les mobiles de cette visite et les conclusions de l’audience. A l’issue d’un entretien de près de trois quarts d’heure avec le chef de l’Etat, auquel ont pris part notamment, le chef de la délégation camerounaise à la Commission mixte des Nations unies créée en application de l’arrêt de la Cour internationale de justice, le vice-Premier ministre, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Amadou Ali, et le secrétaire général adjoint de la présidence de la République, Philemon Yang, l’émissaire d’Obasanjo, Owolabi, haut-commissaire nigérian auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a systématiquement répondu de manière laconique aux questions des reporters.
- De quoi avez-vous parlé avec le président Paul Biya ?
" J’étais porteur d’un message du président Obasanjo au président Biya ".
- Quel était son contenu ?
" C’était un pli fermé, je ne l’ai pas ouvert. "
- Avez-vous parlé de l’incident survenu pendant le Week-end à Bakassi du fait des troupes nigérianes ?
" Nous n’avons pas discuté de cela…Je ne suis même pas au courant de ce dont vous parlez. "
Evidemment, le reste de l’entretien avec l’envoyé spécial nigérian s’est déroulé ainsi. Interrogé, par exemple, sur le blocage des travaux de la Commission mixte du fait d’Abuja le haut-commissaire Awolabi répondra, laconique : " la Commission mixte fait son travail, elle se réunit et continuera de se réunir. " Manifestement, il n’a pas été facile hier aux journalistes d’arracher une déclaration consistante à l’envoyé spécial d’Olusegun Obasanjo. Peut-être que l’avenir nous permettra d’en savoir un peu plus sur cette énième concertation entre Yaoundé et Abuja.
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