Le président du Groupement de la filière Bois du Cameroun (Gfbc), Mathurin Martial Wa reconnaît en effet que : "le secteur informel intérieur oppose une concurrence déloyale sur les marchés tant intérieurs qu internationaux".
Le phénomène n'est cependant pas exclusivement imputable à certains producteurs camerounais. Il a une ampleur mondiale. Emil Fripp, consultante au sein de la Ttf, indique à ce sujet que: "les estimations mondiales semblent indiquer que les activités illégales peuvent constituer un dixième du total du commerce du bois d Suvre, représentant des produits d une valeur d au moins 15 milliards de dollars par an". Etant donné que l exploitation illégale du bois est généralement moins onéreuse que la production des produits légitimes, les spécialistes observent qu elle fausse les prix sur les marchés internationaux et affaiblit l'incitation à la gestion durable des forêts.
Selon les estimations de 2004 de l American Forest & et Paper Association (l association américaine de l industrie des produits forestiers et du papier), les prix internationaux sont actuellement en baisse, entre 7% et 16% (en fonction du produit), en raison de l importance des produits illégaux sur le marché. Face à cette tendance, les politiques d achats des secteurs privé et public de l Union européenne se rejoignent pour exiger des bois de provenance légale issus de forêts gérées durablement. Cette nouvelle demande se répercute à travers des prix forts pour les bois durs vérifiés légaux.
Malgré cette illégalité constatée, le président du Gfbc a tenu à donner quelques explications sur l environnement économique et réglementaire camerounais, caractérisé par un arrêt des exportations de grumes en 1999, conformément à la loi forestière 1994; une augmentation sans cesse croissante du prix de la matière première, suite à la réforme de la fiscalité; l attribution des permis aux enchères; la concurrence déloyale sur le marché intérieur; la limitation du nombre d assiettes de coupe et le renforcement du contrôle du respect des limites. L'entretien avec les producteurs camerounais au sujet de l'évolution de la demande en bois légal et géré durablement dans le marché européen s'achève ce mercredi, 15 juin à Douala.
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