Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Rwanda: le film qui choque la France
(10/06/2005)
Le film phare sur le Rwanda qui a choqué la France, diffusé au centre culturel français de Yaoundé.
Par Le Messager

Des images bien cadrées qui choquent. Le choc d’un film qui vous saisit jusqu’aux entrailles. Assurément, “ Hôtel Rwanda ”, le film de l’Américain Terry George, programmé aux Ecrans noirs 2005 avec le concours et la collaboration de la société ciné news est plus que cru. Il est si cru que sa première sortie en terre camerounaise, au Centre culturel français, partenaire des Ecrans Noirs, a provoqué une vive tension entre l’équipe de ce festival et les membres de la communauté française au Cameroun. Basseck Ba Kobhio qui y introduisait le film a loué l’esprit d’ouverture des nouveaux responsables du Centre culturel français de Yaoundé, car a-t-il continué, “ en d’autres circonstances dans le passé, nous n’aurions jamais pu programmer ce film au Ccf ”. En réalité, toute la critique cinématographique classe ce film comme étant “ une réalisation contre la France ”. “ Hôtel Rwanda ” est en effet une reconstitution (version américaine) du déroulement du génocide rwandais de 1994. Terry George, son réalisateur y est allé avec un engagement déterminant, montrant aux téléspectateurs la face hideuse de la France dans cette tragédie qui a fait officiellement un million de morts. Le scénario écrit par Keir Dearson et Terry George est centré sur l’histoire vraie de Paul Rusesabagina, simple gérant d’hôtel à Kigali qui, avec courage et détermination a réussi à sauver près de 1 200 innocents voués à la folie meurtrière des milices Interhamwé. Paul Rusesabagina est Hutu, marié à Tatiana, une Tutsi.
Le drame du Rwanda commence la nuit où le président de ce pays, Juvenal Habiarimana de retour d’Arusha en Tanzanie où il a signé un accord de paix, voit son avion être abattu. Il y périra. Du coup la radio des mille collines d’obédience Hutu lance un appel au meurtre contre “ les cafards Tutsi ” à qui les Hutu attribuent la mort du président Habiarimana. Les machettes sortent des maisons et atterrissent entre des mains criminelles qui vont s’adonner à un massacre sans nom. Paul Rusesabagina, gérant de l’hôtel Rwanda va recueillir quelques innocents Tutsi à la merci de la folie meurtrière Hutu. Les soldats des nations Unies qui lui prêtent main-forte, excédés, n’arrivent pas à freiner les massacres qui se déroulent sous les objectifs des caméras d’une chaîne de télévision occidentale. Les cadavres jonchent les rues de Kigali. Le sang coule à flot. Paul Rusesabagina qui a joint ses supérieurs hiérarchiques en Belgique, arrive à faire réagir les autorités françaises très liées au régime Habiarimana. Ceux-ci ne manqueront pas de réagir, mais pas en faveur des Tutsis. L’armée française qui débarque à Kigali vient simplement évacuer “ les Blancs ”, en majorité des Français. Les Tutsis sont abandonnés à leur sort et Paul, courageusement, essaye d’affronter les soldats rwandais commandés par le Général Bissimungu.
Les scènes d’évacuation des ressortissants français sont tellement cocasses que le spectateur qui les vit ne peut qu’avoir du ressentiment contre les compatriotes de Jacques Chirac. Paul Rusesabagina dans l’énergie mise en route pour défendre sa famille, réussit à la sauver de la mort. “ Si la France avait un peu de bonne volonté et de bon sens, elle aurait pu éviter tous ces massacres ”, a commenté un spectateur à l’issue de la projection.
Le film est traité dans la pure tradition du cinéma américain. Les moyens mis en route pour cette réalisation apparaissent puissants lorsqu’on voit les cadrages et la qualité des plans photos. Toutefois, le scénario et totalement anti-français. En dehors d’un prêtre venu déposer des pauvres Tutsis pour qu’ils soient évacués. Il ne protestera malheureusement pas face à l’intransigeance des soldats français qui ne veulent embarquer que les blancs. Doit-on croire qu’au Rwanda pendant tous ces jours de massacres odieux des Tutsis aucun Français n’a eu du cœur pour voler au secours de ces infortunés qui n’ont commis que le péché de naître Tutsi. En tout cas, à aucun moment, Terry George n’apporte de la nuance dans son scénario. La direction des acteurs est parfaite, en dehors des images vraies prises, aux archives rwandaises. Le péché mignon du réalisateur est celui de présenter les Américains comme les libérateurs des Tutsis. Le film a donc inévitablement glissé dans l’impérialisme Yankee. On comprend pourquoi l’ambassadeur de France au Cameroun, Jean François Valette, cinéphile devant l’éternel n’a pas cru bon de vivre une projection qui ternit inexorablement l’image de son pays.




Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 80 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site