C'était le 8 juin dernier, précisément au second jour de passage des épreuves dudit examen.
Les deux cas décelés portent sur le trafic de l’identité ou sur la substitution de personne.
Patrick Nyamsi Yetnou est candidat au Bepc série A4 allemand, dans le sous centre de Bafoussam I, basé au lycée bilingue de la même ville. Il compose depuis la veille, sans rencontrer une quelconque contestation. Mais, le lendemain, un surveillant de salle porte des réserves quant à son identité réelle. Puisque l’élève présente des identités différentes. Sur sa carte d’identité scolaire, Patrick Nyamsi est né le 5 mai 1988 à Douala. Alors que son récépissé d’examen révèle que c’est le 11 mai 1988 à Bafoussam qu’il a vu le jour.
Le surveillant se rend compte que le récépissé de Patrick Nyamsi contient des ratures. Les différents documents sont signés du principal du collège privé polyvalent bilingue de la Réunification, Maurice Eddy Talotsing. L’histoire est portée à la connaissance du chef du sous centre Bepc de Bafoussam I, par ailleurs proviseur du lycée bilingue de Bafoussam, Gaëtan Momo. Les éléments de la police sont alertés. Les hommes en tenue atterrissent finalement dans cet établissement scolaire dans la soirée. Et Patrick Nyamsi, depuis lors, croupit dans l’une des cellules de la police judiciaire à Bafoussam, où il a été entendu le 9 juin dernier. Dans la matinée du 8 juin 2005, un autre candidat du même sous centre, ayant observé les méthodes rigides de contrôle, a pris ses jambes à son coup. Il a abandonné aux responsables du lycée bilingue de Bafoussam, le récépissé d’une carte d’identité nationale portant le nom de Pierre Rodrigue Fotzing, né 11 mai 1987. La photo qui y était accrochée, à l’aide d’un trombone, démontre que Pierre Rodrigue Fotzing n’est pas le candidat qui passait cet examen. La police a ouvert une enquête à ce propos.
Parallèlement aux cas de fraude au Bepc à Bafoussam, la légion de gendarmerie de l’Ouest, par le biais du bureau des renseignements et des transmissions, a procédé à deux interpellations, mercredi dernier. Enseignant au collège Voltaire à Bafoussam, Pierre Chendjou a été interpellé à Djunang, près de Bamendjoun. On lui reproche d’être au centre d’un trafic de récépissé. Il en avait délivré à Kuiteu Djateng, une élève de 4ème qui voulait présenter l’examen du Bepc. Les parents de cette dernière avaient déboursé près de 50.000 Fcfa. Mais, n’ont pas retrouvé le nom de leur progéniture dans la liste définitive des candidats, affichée au lycée bilingue de Bafoussam.
Le proviseur de ce lycée, Gaëtan Momo, est approché par le père de Kuiteu, qui lui brandit un récépissé. Malheureusement, le document porte des énormités. Gaëtan Momo est surpris, puisque les cachets rond du lycée bilingue et nominatif du proviseur sont trafiqués. Une fouille de la gendarmerie, au domicile de Pierre Chendjou, permet de mettre la main sur un matériel compromettant. Il s’était fait fabriquer des cachets, non seulement du proviseur du lycée bilingue de Bafoussam, mais aussi des délégués provinciaux des anciens ministères de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Au cours de son interrogatoire, Pierre Chendjou a dénoncé Innocent Tandap, surveillant général au collège Voltaire, qui a aussi été appréhendé. De même qu’il a indiqué que son réseau s’étend jusque dans les services de la Direction des examens et concours à Yaoundé, en avançant le nom de M. Hiol, qui l’a souvent aidé dans cette entreprise.
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