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Le Nigéria continue de s'accrocher à Bakassi
(23/05/2005)
Le Nigéria s'accroche à Bakassi malgré l'arrêt de la cour internationale et suggère au Cameroun de lui laisser exploiter les ressources de la presqu'île.
Par Le Messager

Malgré le verdict de la Cour Internationale de Justice de la Haye (Cij), le Nigeria suggère au Cameroun de lui laisser exploiter les ressources pétrolières et halieutiques de la presqu'île de Bakassi, pendant une période de 25 ans, éventuellement renouvelable.

Le verdict du 10 octobre 2002 est pourtant formel : " Le Nigeria est tenu de retirer dans les plus brefs délais et sans condition son administration et ses forces armées et de police du secteur du lac Tchad relevant de la souveraineté du Cameroun ainsi que de la presqu'île de Bakassi ". En violation de cette obligation formulée par la plus haute juridiction internationale, le Nigeria tente d'imposer au Cameroun, un arrangement bilatéral comme préalable de son retrait de la presqu'île de Bakassi. C'est l'essentiel de la proposition qu'Olusegun Obasanjo a présentée le 11 Mai 2005 à Genève à Paul Biya, par l'entremise de Kofi Annan. Cette proposition a été jugée indécente et inacceptable par le Chef de l'Etat camerounais.

Dans un sursaut de patriotisme inespéré, et profondément attaché au respect de la règle du droit international, Paul Biya a opposé un non définitif et irrévocable à cette manoeuvre. Certains membres de la Délégation camerounaise se sont même mis à douter de la neutralité du secrétaire général de l'Onu dans cette affaire pendant que d'autres, estiment que Kofi Annan n'a fait que son travail, celui de médiateur qui facilite l'échange des propositions entre les deux parties.


La paix camouflée

Ce nouveau développement dans l'affaire Bakassi constitue une illustration patente de la volonté affichée du Nigeria de retarder le plus longtemps possible son retrait de cette presqu'île. La manoeuvre visant à épuiser psychologiquement et diplomatiquement le Cameroun dans des négociations infertiles avec à la clé, un risque d'exploitation des ressources pétrolières et halieutiques qui fondent l'enjeu de la dispute de ce morceau de territoire. L'entrée en scène des Etats-Unis et de la France qui proclament officiellement leur volonté d'aider les deux pays à parvenir à une solution sur cette affaire n'est guère rassurante (les Etats-Unis et la France n'ont pas soutenu la candidature du Camerounais Théodore Nkodo à la présidence de la Bad. La France soutenait le Gabonais Casimir Oyie Mba et les Etats-Unis soutiennent le Rwandais Kaberuka). Les Américains qui veulent diversifier leurs sources d'extraction de pétrole lorgnent donc Bakassi, à travers un jeu d'alliances où leur soutien au Cameroun manque encore de lisibilité malgré leur relative opposition au Nigeria sur le dossier du pétrole.

Dans la géopolitique mondiale en construction, le Cameroun est à l'étroit. Le pays ne peut alors s'appuyer que sur la force du droit international pour continuer à faire entendre sa voix. L'enjeu de Bakassi étant le pétrole, il convient de rappeler que le Nigeria est le premier pays producteur de pétrole brut en Afrique et le 6e exportateur mondial, avec une production de 2,5 millions de barils par jour alors que le Cameroun produit à peine 85.000 barils par jour. Le chassé-croisé diplomatique des grandes puissances entre le Cameroun et le Nigeria au nom de Bakassi vient raviver tout l'intérêt à accorder au suivi de cette affaire qui commence à prendre des contours géostratégiques au-dessus des ressources diplomatiques de Yaoundé. Le Cameroun est un nain diplomatique et militaire. L'acharnement du Nigeria à vouloir conserver Bakassi n'est pas le fait du hasard. Le Nigeria sait bien que le soutien de la France au Cameroun, malgré l'existence des accords de défense entre les deux pays n'est pas un acquis irréfutable. Les exportations françaises au Nigeria en 2002 représentaient 961 millions d'euros contre 583 millions d'euros avec le Cameroun, soit un handicap de 378 millions d'euros pour le Cameroun. Les achats de pétrole et de gaz de la France représentaient à la même période 1.043 millions d'euros en faveur du Nigeria contre 33 millions d'euros pour le Cameroun, soit un gap de 1.010 millions d'euros.

Paul Biya dit être rentré de Genève III " confiant ". La relative assurance qui se dégage de cette déclaration ne saurait faire illusion. La tendance à l'optimisme incite à dire que Genève III a permis de sortir de l'impasse. L'enjeu des négociations aujourd'hui est de savoir comment accélérer le processus de rétrocession de Bakassi au Cameroun dans le strict respect des termes du jugement de la Cij ? Le Mauritanien Ahmedou Ould Abdallah chargé de conduire les deux pays vers une réponse à cette épineuse interrogation sait que le temps est compté .Quant aux Camerounais de tous bords, ils doivent bien comprendre que rien n'est gagné sur le front de Bakassi où continuent de vivre plus de 240 000 Nigérians.

Source : Le Messager


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