Pour un portable...
Jeudi 18 mai dernier, au lieu dit Carrefour Tkc à Etoug-Ebe II Yaoundé , le corps inerte de Joseph Bertrand Ekobena Etoundi, 21 ans, était couché au sol. Recouverte d'un drap rouge fleuri, cette dépouille constituait l'objet de tous les regards. Les flaques de sang coagulé ayant tracé des lignes légèrement noires sur le sol, un poignard plié et griffé " Rambo ", un pantalon " Jean " retourné et les morceaux de lattes, entourant le malfrat lynché renseignaient sur les circonstances de son décès. Survenu après une bastonnade à coups de lattes.
Des actes de violences qui, selon certains, l'ont poussé, pendant qu'il se trouvait à l'agonie, à lâcher le nom de son complice supposé qui s'est échappé à la suite du forfait dont on les accuse. Il s'agit selon des témoins, d'un certain Rodrigue Tsafack, qui n'est pas inconnu dans la zone, et qui aurait été chassé de Nkolzié où il vivait avant d'aller s'installer à Mokolo, d'où il aurait préparé son coup en compagnie de Joseph Bertrand Ekobena.
Un climat d'insécurité, de méfiance et de torpeur prévaut principalement au Carrefour Tkc, et dans les localités environnantes. Dans cette zone où la majorité des maisons se trouvent sur le flanc des montagnes ou à la lisière des marécages et des ruisseaux, personne ne veut déclarer qu'il a vécu de près ou de loin la scène ayant conduit au lynchage de Joseph Bertrand Ekobena. Pourtant beaucoup de choses se racontent à propos, dans les ruelles autour du Carrefour Tkc.
"Très tôt le matin, autour de 6 h, les enfants m'ont réveillé pour m'informer qu'un homme était étalé au Carrefour. Arrivé sur les lieux, la fraîcheur du sang qui avait ruisselé des blessures et bosses observées sur ce dernier, indiquait qu'il venait de décéder", témoigne Paul Bénoît Abessolo, le chef du Bloc III à Etoug Ebé II. Avant d'ajouter, "Je ne peux pas vous en dire plus, car il m'a été rapporté qu'il a commencé à être battu plus loin. Et cette zone ne relève pas de ma compétence".
Saisi par ce chef de bloc, le 19 mai dernier, les éléments de la brigade de gendarmerie de Biyem Assi ont ouvert des enquêtes. "Pour l'instant nous n'avons pas assez avancé. La victime du coup de vol n'est pas venue ici se plaindre où nous donner des informations qui puissent faciliter nos enquêtes", indique un gendarme qui a requis l'anonymat.
Cependant, selon certaines informations recueillies sur les lieux du vol, Ekobena Etoundi a été capturé après avoir chuté dans un trou au moment où il voulait s'enfuir après avoir cambriolé la demeure d'un certain Thomas, absent de son domicile, et qui n'a pas pu donner sa version des faits. A en croire, des voisins, il aurait été dépossédé de son téléphone portable et d'une somme de 2000 Fcfa.
Source : Quotidien Mutations
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