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Yves Michel Fotso viole la loi de l’omerta
(25/09/2008)
Yves Michel a craqué devant ce supplice. Il n’a pas pu attendre la fin de cette séance de prestidigitation cruelle. Il s’est jeté à l’eau.
Par Joseph Marie ELOUNDOU
Yves Michel Fotso
Yves Michel Fotso

Note de la rédaction: cet article est un Point de vue sur l'affaire Yves Michel Fotso rédigé par Joseph Marie ELOUNDOU, Président de la Coordination pour la Défense de la Démocratie et de la Constitutionnalité.

Yves Michel a craqué devant ce supplice. Il n’a pas pu attendre la fin de cette séance de prestidigitation cruelle. Il s’est jeté à l’eau. Il n’a pas retenu cet adage bien connu qui dit que la calebasse ne va pas à la danse des pilons. La politique est cynique. Cette semaine, nous aurions bien voulu vous entretenir sur la politique du logement social du gouvernement camerounais, le Port en eau profonde de KRIBI, le lancement de la CAMER/CO, ou encore sur la grande crise financière qui vient d’ébranler dans ses fondements le modèle néo ou ultra libéral.

Seulement beaucoup de « partisans du changement de vie des camerounais par les urnes » nous ont interpellé sur ce qu’il convient aujourd’hui d’appeler « l’affaire FOTSO ». Nous avouons notre embarras face à cette affaire. Yves Michel FOTSO est un « petit frère » du Collège sacré cœur de Makak et Nous profitons d’ailleurs de cette tribune pour attirer l’attention de tous les frères makakois et tous ceux que nous avons rencontré dans notre cursus. Nous leur rappelons que nos formateurs nous ont inculqué un certain nombre de valeurs que nous avons le devoir de répandre autour de nous.

Le travail, la probité et l’humilité sont des principes cardinaux qui doivent guider nos vies. Ce que nous constatons malheureusement c’est que des gens qui ont reçu cette éducation, assise sur le judéo christianisme brillent par des actes qui vont systématiquement à l’encontre des préceptes reçus. Ils sont généralement cités dans des affaires de détournements de deniers publics et de mœurs. Ces « frères » nous embarrassent à un double titre. D’abord, ils nous font douter, voire remettre en cause la  formation judéo chrétienne reçue. Puis ils nous mettent en difficulté dans notre mission de conscientisation. Ils nous obligent à passer outre, à notre corps défendant, le sentiment de fraternité que nous avons partagé des années durant. Ils nous gênent dans notre action d’accompagnement pour la construction d’une société où il ferait bon de vivre. Le cas de Yves Michel FOTSO entre précisément dans cette catégorie.  
DD’autres remarques bassement tribalistes nous sont adressées. Par exemple on nous reproche de combattre nos « frères du village » et de ne pas nous intéresser aux « Bamis » parce qu’ils nous auraient corrompu. Nos répondons simplement à ceux-là que nous sommes d’un antitribalisme viscéral et que la seule chose qui compte pour nous c’est le Cameroun. Si le Cameroun d’aujourd’hui est invivable, est-il possible de le changer pour que nos enfants et nos petits enfants vivent dans de meilleures conditions ?




Venons-en aux faits. Il y a plus de trois décennies j’ai eu l’opportunité de lire un livre intitulé Le Parrain, écrit par Mario Puzo. Pendant longtemps, j’en ai fait un livre de chevet ; il m’impressionnait pour son style littéraire très simple qui contribuait à donner une grande clarté à une histoire très complexe d’organisation de mafiosi.

J’avais été frappé par l’histoire du personnage principal de cet ouvrage. Don Corléone. C’était un capo dituti capi c'est-à-dire un chef d’une famille mafiosi, qui avait bâti sa fortune sur le commerce de l’huile d’olive. Il en avait fait sa spécialité et savait se faire respecter dans le Milieu. Il avait trois fils. L’aîné était fort bouillant, brouillant et brouillon. Il le paiera de sa vie. Parce que la mafia a des lois et la principale est le silence. Le deuxième était quelconque. Sans personnalité. Le 3ème, calme pondéré et lucide, avait fini par succéder à son père et à restaurer le respect de la famille Corléone dans le Milieu.

Victor FOTSO semble-t-il, a commencé ses affaires à MBALMAYO, une ville au sud de Yaoundé, à 50km. Il a débuté par la vente des arachides, des bananes ou quelque chose dans ce régistre-là. Il a réussi à bâtir un empire. Personne ne s’est réellement penché sur la qualité de cette grosse fortune, dès lors qu’il s’entend avec le fisc et le RDPC. Son omniprésence dans l’économie et la politique explique aisément que l’on retrouve son fils à la tête de la CAMAIR. On est cependant en droit de se demander pourquoi un homme aussi futé, à la tête d’affaires en bonne santé, à accepter de se jeter dans une affaire aussi foireuse que la CAMAIR. Par patriotisme peut-être, un sentiment généralement rare chez les hommes d’affaires.  A moins que la CAMAIR fut précisément une bonne affaire ? Je ne crois pas un seul instant à sa naïveté. Il a tous les moyens d’information lui permettant de s’engager ou non dans une affaire.
 
Il me souvient qu’en 2001, dans le cadre du journal Le Développement j’avais titré à la UNE : qui en veut à Yves Michel FOTSO. Je louais à l’époque le fait que le chef de l’Etat avait nommé un jeune, disposant d’une grande expertise en management, si on se fiait à la bonne santé apparente des affaires du groupe qu’il pilotait. J’étais confiant qu’il allait assainir cette entreprise qui faisait la fierté des camerounais avec son COMBI.  Un groupe de cadres de la CAMAIR vint à ma rencontre et m’apporta l’information selon laquelle le DG faisait louer à l’entreprise un avion qui ne volait pas au prix de 200 millions de FCFA tous les mois. Excusez du peu. On apprendra plus tard qu’il s’était fait remonter les bretelles par la COBAC. En effet à travers la CBC, il prêtait de l’argent à la boîte et se faisait rembourser avec intérêt bien sûr. C’était enfantin. A moins d’un an, l’endettement de la CAMAIR auprès des banques était passé de 8 à 18 milliards. Argent qui aurait été intégralement remboursé. De deux choses l’une, soit Yves est incompétent, soit alors il avait bien planifié son affaire. Je ne crois pas à la première hypothèse. A l’époque personne ne soupçonnait qu’un épervier viendrait planer sur un ciel qui avait consacré la duplicité, la complicité et l’impunité comme modèle de gestion des affaires publiques. Les gestionnaires se sont laissés aller, rivalisant d’ingéniosité dans la prévarication. Pour le cas d’espèce on peut dire sans risque de se tromper qu’Y.M.F aura le pire des DG. Il a tué le COMBI.



Tout a bien marché tant que Paul BIYA était tranquille sur son siège. Tant qu’il croyait que 14 ans (deux septennats étaient une l’éternité). Malheureusement, le temps est vite passé et Paul BIYA ne veut pas encore partir. Il se rend compte qu’aucun come-back n’est possible avec le niveau de popularité dont il dispose en ce moment. En effet, sa quotte de popularité a été laminée par plus de ceux décennies de malheur économique et social ; lui qui avait souhaité que l’histoire garde de lui l’image d’un homme qui avait apporté et légué à son pays la démocratie et la prospérité se rend compte au soir de sa vie qu’il sortirait par la petite porte.  Il faut se populariser à nouveau, comme en 1982. Le meilleur moyen d’atteindre cet objectif c’est de changer la qualité de vie des camerounais. A court terme, cela ne peut se faire. On prend donc un raccourci en lançant l’assainissement des mœurs. Malheureusement pour les voleurs ou heureusement pour Paul BIYA tous ou presque ont trempé dans cette soupe infecte dont l’ingrédient majeur est la corruption. C’est donc facile de jouer avec ça. On peut faire de l’équilibre régional dans ce processus d’assainissement, entretenir la terreur dans la tête de tous les prétentieux. Personne ne peut bouger. Tous ceux qui espéraient que le « Vieux » s’en irait et escomptaient secrètement le remplacer n’avaient pas envisagé ce revirement. Très peu avaient prévu ce scénario.

Comment tout cela va se terminer ? Combien de temps va durer ce stress que le pouvoir se plait à entretenir ? Yves Michel a craqué devant ce supplice. Il n’a pas pu attendre la fin de cette séance de prestidigitation cruelle. Il s’est jeté à l’eau. Il n’a pas retenu cet adage bien connu qui dit que la calebasse ne va pas à la danse des pilons. La politique est cynique.
 
Qu’est-ce qui peut avoir poussé les FOTSO à se lancer dans cette opération de sauvetage médiatique  en mondovision ? Que redoutent-ils ? Pourquoi avoir rompu l’Omerta ? Pourquoi Yves Michel passe-t-il à table ? Est-ce le «ça gâte çà gâte » comme on dit au quartier ? En effet, l’Ex DG de la CAMAIR fait des révélations assez gênantes voire troublantes. Par exemple, il affirme que le Gouvernement, pour se jouer des bailleurs de fonds transitait par la CAMAIR pour acheter un avion au Chef de l’Etat. C’est l’une des explications que l’on fournit pour expliquer pourquoi l’argent de l’achat d’un aéronef devait transiter par ce schéma compliqué, alors que tout le monde sait qui vend les avions.

Pourquoi a-t-on besoin d’intermédiaire ? Pendant qu’on y est, dans le cadre de la mise en œuvre de CAMERCO, on nous annonce une autre affaire d’intermédiaires et de leasing. On prend les mêmes on recommence c’est pas sérieux. Il semblerait qu’en effet, une petite amie d’un membre de la famille installée aux Etats-Unis s’apprête à prendre au passage prêt de 5 milliards. L’information persiste sans aucun démenti de la part de MOTAZE. Les services spéciaux devraient prendre cette information très au sérieux.



Yves révèle par ce fait, la tricherie qui caractérise notre gouvernance. Et nous sommes au Sommet de l’Etat. Le Cameroun est-il un Etat voyou ? Il transparaît de l’attitude du fils du milliardaire de BANDJOUN une impression de peur. Mais de quoi ou de qui a-t-il peur ? Certainement qu’il ne croit pas à la justice. Il fait preuve d’une incroyable incohérence lorsqu’il félicite l’opération épervier. Il n’y croit pas.

C’est pitoyable. Il a peur d’être arrêté dans la guerre que se livrent les réseaux en cette fin de règne. Il a peur d’être l’holocauste d’un système que son milliardaire de père a soutenu  au détriment du peuple camerounais… Contre quelques faveurs fiscales ? Il n’a pas compris le système. Il ne sait pas qu’il faut se taire. Ou alors il connaît parfaitement le système et a décidé de passer à la contre attaque en déployant sa puissance financière et en envoyant quelques signaux codés en direction de ses adversaires.

A ceux qui essaient de tribaliser l’affaire, nous rappelons que la sociologie camerounaise, nous la connaissons. Un confrère disait fort opportunément qu’au Cameroun il y a deux tribus. Celle des riches d’une part et celle des pauvres de l’autre. Il y a d’ailleurs un adage populaire qui dit que chaque « NKWA » (quelqu’un qui n’est pas bamiléké) a son « BAMI » (Bamiléké). Les premiers sont dans l’administration et gèrent les crédits, les seconds sont très futés en commerce et tripatouillages de tout genre.

Le tout fait un cocktail explosif pour les caisses de l’Etat, se traduisant en trafics fiscal et douanier, détournement de deniers publics à travers les surfacturations, de livraisons fictives, soutenues par des commissions occultes et nocturnes. Aucun de ces riches ne volent cet argent pour aller le distribuer aux « frères du village ». Au contraire ils s’en servent pour mater tout le monde et malheur à ceux qui leur résistent. A quoi nous sert donc cette sortie médiatique. Tout au plus à nous distraire en alimentant les cancans et les ragots. Nous – le peuple- n’avons pas été associé à l’opération épervier.

En effet, avec les milliards suspects dont il dispose, Y.M.F achète les médias et les journalistes et appelle le peuple au secours. Hélas, le peuple a bien trop de soucis en ce moment. Il a faim et soif. Au moment où FOTSO veut construire un immeuble de 23  niveaux pour son groupe, TSIMI EVOUNA jette les citoyens dans la rue à NTABA, à la Briqueterie à la Carrière. S’il était au moins un vrai « tribaliste » il aurait recasé tous les bamiléké (BANDJOUN)  que l’on casse.

Il pèse 500 milliards nous a-t-il dit. S’il était nationaliste et patriote, il aurait pris position en utilisant les mêmes médias pour dire au Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine qu’on ne déguerpis pas les citoyens tant qu’on ne leur a pas trouvé un toit. Il ne l’a pas fait. Il est venu narguer un peuple d’affamés et de gueux à la télé. Nous ne pouvons rien pour lui.

Entendez-vous entre vous ! Quand viendra l’heure du peuple nous comprendrons l’adage qui dit que le mensonge prend l’ascenseur tandis que la vérité emprunte les escaliers



Source : Camer.be


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