Les pompiers de Yaoundé luttant contre les flammes
« On ne déplore pour l’instant aucun mort. Il y a simplement eu un blessé grave qui se trouve admis aujourd’hui en réanimation à l’hôpital central de Yaoundé. Deux sapeurs pompiers ont suffoqué mais leur état de santé n’inspire pas d’inquiétude. Quelques maisons ont brûlée et des rails sont endommagés», déclare Issa Tchiroma, le ministre camerounais de la communication. Il s’agit en fait, du bilan provisoire d’un incendie qui s’est déclenché ce 28 Août 2009, au quartier Obobogo de Yaoundé.
Il est environ 10h30, lorsqu’un bruit assourdissant attire l’attention des populations du quartier Obobogo. Presqu’au même moment, des crépitements et des flammes sont aperçues au niveau du chemin de fer qui traverse ledit quartier. Les nuages sont aussitôt couverts d’une épaisse fumée noire, ce qui suscite des inquiétudes sur l’ampleur de l’évènement. Par dizaines, les populations sortent de leurs domiciles et essaient de se rendre sur les lieux de l’accident. Elles sont stoppées dans leur course par l’épaisse fumée noire qui limite la visibilité et par l’intensité de la chaleur qui se dégage des lieux de l’accident. Après s’être rendus compte qu’il s’agit de produits pétroliers qui sont en feu, les habitants les plus proches du chemin de fer sont pris de panique et tentent de sauver le maximum d’effets : d’autant plus que quelques poteaux électriques commencent eux aussi à crépiter.
En attendant la conclusion des enquêtes, on peut tout de même déjà imputer la cause de cet incendie à une collision entre deux trains. « Un train marchandise descendait et le conducteur ne s’est pas rendu compte qu’il était déjà très proche du point de croisement. Pendant ce temps, des wagons transportant des citernes d’hydrocarbure venaient en sens inverse. Il y a donc eu collision et les citernes ont basculé de part et d’autre des rails », explique M. Méfiré Oumarou, le secrétaire d’Etat aux transports qui se trouvait sur les lieux de l’accident. « Bien que des enquêtes soient en cours pour établir les causes de l’incident, on sait qu’à la suite d’un déraillement, il y a généralement des étincelles. Si ce n’étaient pas les hydrocarbures qui se trouvaient à cet endroit la probabilité qu’il y a ait incendie sérait très faible. Mais malheureusement ce sont des wagons qui transportaient des hydrocarbures qui ont déraillé. A la suite de tout déraillement, il y a dégagement de chaleur et d’étincelles. Ce sont ces étincelles qui ont enflammées les produits très inflammables à savoir du gazoil, du pétrole et du super », ajoute Issa Tchiroma. En fait, c’est le train N°903 en provenance de Douala et à destination de Yaoundé qui est sorti des rails au niveau du quartier Obobogo. Ledit train était composé de trente wagons parmi lesquels, quatre wagons citernes chargés de gazoil, deux wagons citernes chargés de pétrole et trois wagons citernes chargés de super, qui ont pris feu à la suite du déraillement.
Les dégâts peuvent également être envisagés au plan environnemental. « Etant donné qu’il y a eu incendie d’hydrocarbures, il y a des risques de pollution atmosphérique, il faut que les populations se tiennent à distance respectable de manière à éviter qu’elles mettent en danger leur propre existence. Il y a également des risques de pollution des zones marécageuses et de la nappe phréatique par les hydrocarbures. Il y a risque d’explosion car bien que l’incendie soit maîtrisé, la pression à l’intérieur des citernes peut monter », explique Issa Tchiroma.
Une fois informées de l’évènement, les lieux ont été circonscrits par les forces de l’ordre qui ont immédiatement procédés à l’évacuation des populations. Il a fallu plus de trois heures de temps aux pompiers pour réussir à maîtriser les flammes. Des membres du gouvernement ont également été aperçus sur les lieux à l’exemple du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé , du ministre de l’Energie et de l’eau , du ministre de la Défense , du secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie. Le préfet du Mfoundi Joseph Beti Assomo qui était également présent, a annoncé l’instauration d’une cellule de crise dans les locaux de la sous préfecture d’Efoulan à Yaoundé : celle dont dépend le quartier Obobogo.
Quelques clichés de l'incendie



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