Les vendeurs déguerpis préfèrent la chaussée aux endroits où on les a relogés.
Des commerçants ont transformé leurs boutiques en magasins et vont à la chasse aux clients.
Le marché central N°1 de Yaoundé, vieux de plus de 20 ans, se résume à un grand bâtiment en forme de spirale et son annexe. Bientôt il n’y aura plus que les 522 boutiques prévues à l’origine, toutes occupées à l’heure actuelle. Les kiosques, les containers et les comptoirs, une centaine environ, qui obstruent le passage, vont progressivement être démolis. A l’extérieur, les commerçants installés dans les parkings ont été délogés. Tout à côté, se dressent les deux bâtiments flambants neufs du marché central N°2, inauguré le 3 octobre 2009. Ici, il n’y a plus que deux boutiques disponibles. Pour acquérir une boutique, il faut adresser une demande au délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) puis attendre qu’un local soit libre. Mais il est toujours difficile de savoir qui est le véritable locataire, car après s’établit un système complexe de sous location.
Au marché central N°1, chaque commerçant qui occupe une boutique paie juste le loyer. Celui-ci est de 30.000 F cfa lorsqu’on est au rez-de-chaussée. Une remise de 5.000 F cfa est accordée chaque fois que le local se trouve à un étage plus haut. Au dernier, le 4ème, le loyer revient à 15.000 F cfa. Plus on monte, moins il y a de boutiques. Les locaux sont davantage utilisés pour stocker les marchandises. Certains commerçants installés dans les étages louent un autre local plus bas pour l’exposition des produits. « Je ne peux m’installer ailleurs qu’au rez-de-chaussée où se trouvent toutes les personnes vendant la même marchandise que moi. Tous les clients sont ici », explique une vendeuse de confiserie.
Un commerçant de chaussures, installé au 3ème étage, pense le contraire : « Je suis là depuis 15 ans et il y a toujours de la clientèle. Avant-hier lundi, j’ai fait une recette de 20.000 F cfa pour deux paires de chaussures vendues. Vendredi dernier, cinq paires vendues m’ont permis d’encaisser 30.000 F cfa. Lors des périodes d’intense activité, la boutique enregistre des records au-delà de 100.000 F cfa. »
Parmi les personnes déguerpies au bord de la route, il y en a qui sont propriétaires de boutiques leur servant de magasins. Il s’agit principalement des vendeurs de médicaments et Cd piratés. « Je fais du commerce illégal. Alors je ne viens en route qu’avec un petite quantité de marchandise que je peux facilement transporter, si jamais des contrôleurs débarquent », explique un vendeur de médicaments.
Marché du Mfoundi
Au marché du Mfoundi, 58 boutiques construites depuis plus d’un an demeurent inoccupées. « Il y a des boutiques vendues à plusieurs personnes qui ne sont pas souvent du marché », déplore un des vendeurs installés sur le trottoir le long du bâtiment abritant les boutiques querellées. « Nous sommes installés au bord de la route, poursuit-il. Il nous a été demandé de libérer la chaussée. Mais dès que les boutiques seront occupées, nous reviendrons ». Un autre commerçant soutient avoir payé 1.000.000 F cfa pour la réservation d’une boutique. Entre temps un nouveau régisseur du marché a été nommé. Il ne veut pas se prononcer sur la question se prononcer sur ce dossier.
Les 14 hangars du marché sont principalement utilisés pour comme magasins. Les hangars 8, 9 et 10 sont presque vides. Une cheftaine soutient qu’il faut pourtant payer tout juste 200 F cfa par jour pour chaque jour.
Source: Le Jour Quotidien
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