Un réseau de vol de voitures a été démantelé
Il opérait dans les villes d’Essé, Soa, Yaoundé, Douala, Bafoussam et Bamenda.
Une voiture vendue à 250 000 Fcfa. C’est à ce prix que des individus ont cédé des véhicules à Essé, peu avant la fête nationale.
Quatre présumés voleurs âgés de 18 à 25 ans sont aux arrêts, autant de voitures saisies dont une remise à la société Sadipin Sarl basée à Yaoundé. Deux suspects courent toujours. Le 17 mai, l’un des fuyards s’est échappé des locaux de la brigade d’Emombo à Yaoundé où le maréchal des logis chef Jean Marie Menye Anyouzoa l’avait fait enfermer pendant qu’il était sur la piste des autres membres du gang.
« Tout est parti de l’arrestation d’un receleur ici à Essé. Celui-ci est passé aux aveux complets et à partir de lui, tout le reste a été mis à nu sous la conduite du maréchal des logis chef Jean Marie Menye Anyouzoa que nous appelons ici Vaccin», relate un habitant d’Essé. Le réseau étendrait ses tentacules un peu partout au Cameroun. Une indiscrétion pointe du doigt une laverie au quartier Essos à Yaoundé. Ici, les laveurs fabriqueraient les doubles des clefs des voitures et s’en serviraient pour déposséder les clients de leur bien. A en croire, par ailleurs une autre source, la facilité avec laquelle les malfrats arrachent des voitures ne peut se faire qu’à l’aide des armes. Les répertoires des téléphones entre les mains des suspects en garde à vue à la brigade de gendarmerie d’Essé affichent « les adresses d’officiers », témoigne une source digne de foi. Il n’est donc pas exclu que les malfrats aient des complicités insoupçonnées.
Ce vaste réseau comporterait aussi des fabricants de faux cachets « basés à la poste centrale, soutient la même source. Etant déjà en possession d’imprimés de cartes grises, ils n’ont plus qu’à les remplir, les cacheter et les signer au nom du chef de service provincial des transports terrestres pour le Centre dont la signature est facile à imiter. Ils changent immédiatement de plaque d’immatriculation et de peinture après leur coup». Astuce qui leur permet de tromper la vigilance aussi bien des victimes, du public que de leur clientèle.
Quand les moyens manquent le plus à la gendarmerie
Pour faire face aux malfrats de plus en plus nombreux à se réfugier dans les villages de l’arrondissement d’Essé et ses environs, la gendarmerie manque cruellement de moyens. Elle ne dispose par exemple pas de voiture de service et recourt par conséquent aux transporteurs locaux pour prendre en chasse les malfrats ou pour les déférer au parquet de Mfou via Yaoundé. Même après le bouclage de l’enquête, si les moyens de transport tardent à venir, la durée de garde à vue va au-delà des délais prescrits par la loi. En outre, le personnel de ladite brigade de gendarmerie est réduit et vieillissant. Après le décès d’un élément le 5 mai dernier, la brigade ne dispose plus que de cinq gendarmes dont certains sont à la porte de la retraite. « Le travail se fait parfois à la je m’en fous, remarque un habitant d’un village d’Essé, puisqu’ils n’ont plus rien à perdre ». Le comble c’est que la brigade dispose d’une radio de commandement qui ne fonctionne pas. Difficile par conséquent de se mettre en alerte quand il le faut. Même si le réseau de téléphonie mobile vient combler cette lacune. Une mesure d’urgence s’impose dans une situation pareille.
Source: Le MEssager
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