L'arrivée de Paul Biya au Canada crée bien des problèmes
Le Haut commissaire du Cameroun au Canada, Solomon Azoh Mbi, a presque perdu le sommeil depuis que la nouvelle de l’arrivée de Paul Biya à Quebec dans le cadre du sommet de la francophonie qui aura lieu les 17-18 et 19 octobre 2008, est officielle. Il a entamé des tournées à travers le Canada dans le dessein de rencontrer des associations de Camerounais installés dans diverses villes du pays.
Au fait, Solomon Azoh Mbi qui est dans une campagne de recrutement des Camerounais devant réserver un «
accueil chaleureux » au chef de l’Etat, est sur la sellette.
Il aurait proposé à certaines associations de Camerounais de mobiliser leurs membres au point de paraître comme des organisateurs de cet «
accueil chaleureux ». Dans ses plans, le Haut commissaire du Cameroun au Canada aurait suggéré à l’Association des Camerounais du Canada (Acc) de faire comme si c’est elle qui aura souhaité rencontrer Paul Biya le 20 octobre 2008 à Montréal, après le sommet de la francophonie. Cette proposition a été rejetée par le conseil permanent de l’Acc. Dans une de ses correspondances, le conseil permanent de l’Acc «
informe la communauté camerounaise que l'Acc n'est pas l'organisateur de la rencontre entre le chef d'État du Cameroun et la communauté camerounaise prévue le 20 octobre 2008 à Montréal. »
L’association des Camerounais du Canada aurait donc décliné l’offre du Haut commissaire. Mais elle aurait accepté s’y mettre de façon bénévole en facilitant la logistique. Elle précise que la rencontre est assurée par le Haut commissariat du Cameroun du Canada à Ottawa. L’Acc reproche à Solomon Azoh Mbi d’avoir ignoré son caractère apolitique et entend se conformer au respect de ses statuts. A en croire le site Internet www.camer.be, les membres de l’association des Camerounais du Canada auraient tenu trois rencontres houleuses de leur comité permanent, sans jamais accéder à la demande du Haut commissaire du Cameroun au Canada.
Les membres de l’Association des Camerounais du Canada auraient posé comme préalable à cette rencontre avec le chef de l’Etat camerounais, l’interdiction de toute personne dans la salle habillée en tenue d’un parti politique de même que l’interdiction des caméras de la Cameroon radio television (Crtv).
Ils auraient aussi refusé que les autorités de l’ambassade embauchent des agents de sécurité pour repousser les éventuels manifestants. Ils se seraient également insurgés contre le fait que Solomon Azoh Mbi ait proposé de prendre en charge toutes les dépenses (transport, hébergement, etc.) relatives à cette mobilisation.
Une vive tension traverse depuis quelques jours la communauté camerounaise au Canada qui est divisée sur l’accueil à réserver à Paul Biya. Il se raconte d’ailleurs que certains Camerounais vivant au Canada attendent leur président de la République de pieds fermes.
Ils auraient adressé des correspondances aux autorités canadiennes sur la situation actuelle du Cameroun. Ils dénoncent la violation des droits de l’homme, de la liberté de la presse, la malgouvernance caractérisée par des détournements de fonds publics et la corruption. Les Camerounais du Canada revendiquent le droit de vote des Camerounais de la diaspora qui leur est refusé. Ils réclament la mise sur pied d’une véritable commission électorale nationale indépendante. Ils se considèrent aussi comme des enfants abandonnés du Renouveau. Car le dernier voyage du président de la République du Cameroun au Canada remonte à plus de 20 ans.
Source : Le Messager
|