Les grossesses précoses touchent 30% des jeunes filles au Cameroun

Au Cameroun, le phénomène des grossesses précoces touche près de 30% des jeunes filles. L’absence d’éducation sexuelle en famille et à l’école et la méconnaissance des méthodes contraceptives modernes a contribué à l’ampleur du phénomène. A l’âge de 16 ans, 67% des adolescents sont déjà sexuellement actifs, dont 60% des filles et 73% des garçons. Plus de la moitié de ces jeunes n’a jamais utilisé de préservatif.

Face à l'ampleur du phénomène des grossesses précoces mais aussi du VIH, le programme germano-camerounais de Santé/Sida a initié une approche d'information et de suivi des adolescents en matière de prévention des grossesses précoces axées sur les "tantines". Mères-célibataires entre 14 et 18 ans, dévalorisées par leur statut de fille-mère, souvent bannies de leur famille, elles ont quitté l’école et ont sombré dans la pauvreté et l’abandon.

Aujourd’hui, ces femmes sont formées pour encadrer des adolescentes en milieu scolaire et palier cette carence d'éducation sexuelle. Un soutien psychologique axé sur la confiance et les conseils, testé avec succès et réalisé à peu de frais par la GTZ (Gesellschaft für technische Zusammenarbeit - la coopération technique allemande pour le développement) au Cameroun depuis 1997. Le cas des grossesses précoces et non désirées auprès des adolescentes est en constante diminution. Mis en œuvre dans une vingtaine de localités dans trois provinces depuis 2003, le projet forme près de 7 000 « tantines » et leur action fait boule de neige : 50 000 jeunes femmes ont été sensibilisées à travers tout le pays.