Une jeune étudiante déambulant près de mini cités à Soa
Ville située à 17 kilomètres de Yaoundé, dans le département de la Méfou Afamb en pleine province du centre, Soa abrite la deuxième université d’Etat de la république du Cameroun, Yaoundé II, qui offre aux étudiants la possibilité de se former au droit en intégrant la faculté de sciences juridiques et politiques, ou en sciences économiques à travers la faculté de sciences économiques et de gestion.
Soa se constitue d’une population qui comporte 80 % d’étudiants, 32800 au total dont 45 % résident dans la ville et ses alentours. D’autre part, l’université de Soa est l’une des rares universités à offrir à ses étudiants deux facultés (facultés d’ailleurs très prisées) sans résidences universitaires, ce qui induit un problème de logement, puisque la plupart des promoteurs immobiliers présents dans la zone ont instauré des loyers prohibitifs.
Les causes de cet état de fait sont multiples. La première est à fortiori, le manque de concurrence ne permettant pas aux étudiants de bénéficier d’une baisse de prix. Ce qui est effectivement remis en cause ici, ce sont les ententes implicites entre les différents promoteurs. Car il faut savoir qu’il y a environ 500 mini cités dans la ville de Soa et il est donc inadmissible qu’il n’y ait point de concurrence. La deuxième cause est, sans aucun doute, le laxisme des pouvoirs publics qui n’ont pas assez agi en amont, pour une certaine régulation et une certaine harmonisation des tarifs immobiliers dans les minis cités. La dernière cause étant la spéculation qui gangrène le pouvoir d’achat et dont les étudiants sont, finalement, les malheureuses victimes.
Lovert Nkwette, membre actif de l’A.SE.RE.M.S qui a lutté pour résoudre les problèmes de logement à SOA
Des causes impliquant des conséquences s’étalant sur trois volets. Le premier volet est économique : le pouvoir d’achat est drastiquement réduit du fait des tarifs prohibitifs appliqués par les différents promoteurs immobiliers. Une conséquence qui touche de facto le deuxième volet qui se veut social, dans ce sens que cela instaure un certain malaise, une grogne sociale qui se manifeste par le mécontentement des étudiants. Et le troisième volet politique : en cela que les pouvoirs publics et les autorités administratives se sentent dans l’obligation de s’impliquer pour réparer le malaise social et rétablir l’ordre public si, toutefois il a été menacé ou même troublé.
Fort heureusement des solutions ont pu être trouvées, dont la plus marquante est sans aucun doute la création de la fameuse brigade de logement. La brigade de logement est un projet initié par Fabrice Eyéné, étudiant en gestion 4 (4 ème année de gestion), et son association, A.SE.RE.M.S (association des étudiants résidents en mini cités). Après étude de dossier par le recteur de Yaoundé I, le Pr. Jean Tabi Manga, il a été déposé sur la table du ministre de l’enseignement supérieur le Pr. Jacques Famé Ndongo qui l’a tout de suite approuvé il y a de cela un an. Cette brigade se compose des autorités administratives représentées par le maire de Soa, un représentant du ministère du commerce et un représentant de l’association A.SE.RE.M.S.
De nouvelles mini cités en construction à Soa
La brigade a été créée dans le but d’agir dans un premier temps, en amont pour permettre la fluidité et la régulation des contrats entre bailleur et étudiant, en harmonisant les prix des logements de manière à les revoir considérablement à la baisse. Ce qui a été fait grâce à la création d’une grille tarifaire homologuée par le ministre du commerce fixant le montant maximal des loyers à 420000 FCFA par an. Des loyers qui, auparavant, pouvaient atteindre des sommets en avoisinant les 620 000 Fcfa annuel. Des sanctions ont été également été prévues puis prises contre les promoteurs véreux refusant de se soumettre aux nouvelles mesures et tarifs en vigueur. Aujourd'hui, cela part d’une simple amende à un possible recouvrement fiscal pour les plus malchanceux.
La brigade a été créée par ailleurs pour agir en aval, dans le but de surveiller les étudiants, notamment concernant la discipline dans les minis cités, la salubrité et la sécurité. Dans ce sens, la brigade a réussi à faire venir dans les résidences la société d’hygiène et de salubrité Hysacam grâce au soutien du recteur Pr. Jean Tabi Manga et organise également chaque mois des journées de salubrité à travers les minis cités. Bientôt, des sociétés de gardiennage seront implantées dans l’ensemble des minis cités de Soa pour assurer la sécurité de l'ensemble des étudiants.
Grâce aux efforts et concours de tous, l'Université de Soa est en passe de devenir l’une des plus cotées du pays. Le travail acharné et le dynamisme de la brigade logement chapeautée par l’ A.SE.RE.M.S qui n’a ménagé aucun effort depuis Juin 2007, date de création de la dite brigade, ont considérablement amélioré le quotidien des habitants de la ville de Soa. Mais, il ne faut surtout pas oublier de souligner le dévouement et l’abnégation du recteur de Yaoundé II, le Pr. Jean Tabi Manga qui a usé de tous ses pouvoirs pour permettre l’amélioration du cadre de vie de ses étudiants depuis son arrivée à la tête du rectorat.A croire que nous pouvons changer les choses avec un minimum de volonté et qu’un minimum de volonté peut assurément déplacer des montagnes.
N.B : Nous tenons à remercier Lovert Nkwette et tous les membres de l’A.SE.RE.M.S, qui se sont rendus disponibles pour la réalisation de cette enquête et pour qu’elle arrive à ce produit fini, www.bonaberi.com vous remercie.
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