L'université de Douala
Dans une sorte de hangar érigé non loin du lieu dit mont des oliviers au campus 1 de l’université de Douala, plus de 700 jeunes sont postés.
Les uns tiennent à peine debout, adossés sur des poteaux, effondrés presque sur les murs des amphis. Les autres assis sous quelques arbres, vaincus par la fatigue et les rayons du soleil ardent. Ils sont là, parfois depuis plusieurs jours, pour payer entre 10.000 et 20.000 f , les frais de pré inscriptions dans diverses facultés de l’université de Douala
Cyrille Epangué, venus de Loum, loge chez une parenté dans la capitale économique. Il part du quartier village à la périphérie de douala, depuis 4 jours pour espérer s’acquitter de ses frais, sans succès. “ J’arrive au guichet à 2h du matin pour inscrire mon nom sur la liste. Je suis parfois le 400ième sur cette liste et à 17h, je n’ai pas pu payer, je dois revenir le lendemain” explique-t-il.
Le front dégoulinant de sueur, les vêtements froissés, les épaules voûtés, Michèle Mbakop parvient à jouer des coudes pour garder sa place dans ce qui tient lieu de rang. Elle ne cache pas son courroux devant la lenteur des caissiers. “ Deux guichets, ne suffisent pas pour le nombre d’étudiants.Parfois ils interrompent pour aller à la pause, sans se soucier de nous ” rechigne-t-elle.
Au fur et à mesure que la date limite de dépôt de dossier approche, des étudiants s’affolent. Ils craignent de ne pas être admis dans les filières sollicitées. Yannick T, tient de son frère aîné que l’année dernière, “ des postulants en communication avaient été rejetés parce que les dossiers étaient arrivés tard. Ils ont été orientés vers d’autres filières de la faculté des lettres. Celle de communication est très prisée et pour y avoir une place, il faut se pré inscrire tôt ”.
Cette situation ne date pas de cette année. Conscient de cela, l’administration assure avoir tout mis en place pour assurer la fluidité des paiements des frais de pré inscription, ou le blocage se produit pratiquement tous les ans.
A la faculté des lettres et sciences humaines, Zephania Fogwe, le vice doyen soutient que “ depuis le mois de juillet, trois guichets sont ouverts pour accueillir les nouveaux bacheliers, vu l’affluence un quatrième guichet vient d’être fonctionnel. ” Il affirme aussi que “ le nombre de personnel intervenant dans la chaîne des pré inscription a été augmenté, la commission chargé uniquement de cette tache est à pied d’œuvre ”. Le travail effectué par tout ce personnel ne semble pas encore perçu sur le terrain.
Des nouveaux bacheliers sont toujours obligés de se lever tôt, former de longues files d’attente, ou courir entre les guichets de Bicec Bonanjo et ceux du campus, seuls lieux ou les étudiants peuvent s’acquitter de leurs frais de pré inscription. Pour ces futurs étudiants, qui hantent depuis quelques semaines le mont des oliviers de l’université de douala, seul le passage dans les brefs délais devant ce guichet peut mettre fin à ce calvaire des prés inscriptions.
Source : La Nouvelle Expression
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