C'est la panique à Douala: les établissements ne sont pas encore prêts pour la rentrée scolaire
Son activité renseigne d’emblée sur la ruche que sont devenues les installations de cet établissement. Les salles de classe ont reçu une cure de beauté. Une couche de chaux jaunâtre assure l’éclat. En fait, un arbre qui cache une forêt de misère. Dans une des salles attenantes à la direction de l’école, le spectacle est ahurissant. Deux brouettes dans lesquelles sont chargées plusieurs têtes de papaye dite solo, sont coincées contre un mur. Une épaisse couche de rideau traverse le milieu de la pièce. Pas l’ombre d’un seul banc. Tout à côté, des jeunes, élèves du secondaire révisent des cours de mathématiques sous le regard d’un moniteur grincheux.
Non loin du bureau de la directrice, un bâtiment, à la toiture déchiquetée reçoit une couche de peinture. Plus loin, on désherbe. Des menuisiers s’affairent à fixer quelques clous sur des tables banc qui boitillent. Dans la cour, traînent quelques sauts de chaux. Le maître des céans, Mme Dieumeni Tentgheu Christine se veut néanmoins rassurante : “ Nous prenons des dispositions pour que ce lundi 8 septembre 2008, les cours soient effectifs. Les difficultés que nous rencontrons pour l’instant sont relatives au fait que les parents rechignent à inscrire les enfants. Ils attendent le jour-j pour le faire. Pour le moment, à notre niveau, il n’y a qu’une vingtaine d’inscrits ”, déclare-t-elle avant de préciser que “ certains parents refusent de s’acquitter des frais de l’Association des parents d’élèves et des enseignants (Apee). C’est une préoccupation qui ne nous concerne pas directement. Le paquet minimum reste attendu, mais nous avons de quoi démarrer. Le corps enseignant a effectué sa rentrée le 3 septembre et il est prêt ” conclut-elle.
Contraste
Autre lieu, autres réalités. Cour intérieure du groupe scolaire bilingue Sira, situé à Maképé Cité Sic. Une jeune dame débarrasse la poussière qui a élu domicile sur les persiennes. Le mur respire la propreté. Dans une des salles de classe, quelques enseignants mettent la dernière main à l’harmonisation des programmes et rangent soigneusement le matériel didactique (craie, livres, stylos, registres…), les tables bancs sont prêts à recevoir les mioches. A la direction de l’établissement, plusieurs dames, assises derrière des bureaux s’occupent des inscriptions. Ici, on ne se bouscule pas non plus au portillon. Mais, au demeurant on reste serein : “ au niveau infrastructurel nous sommes prêts. Les salles de classes ont été astiquées. Les murs repeints. Les toilettes ont été nettoyées. Les véhicules ont été révisés. Au plan pédagogique, les enseignants ont effectué leur rentrée le 1er septembre. Dès aujourd’hui, les cours vont commencer ” affirme Tchinda David, directeur adjoint chargé de l’enseignement anglophone.
En marge de ce tableau reluisant, quelques pointes noires subsistent. “ Nous avons des appréhensions pour ce qui est des titulaires du Capiem à contractualiser. Une bonne frange du corps des enseignants attend la publication des listes du Minedub. Une chose est sûre, il sera amputé ” dit-il avant de marquer son désappointement au sujet des inscriptions : “ Pour l’heure, nous n’avons que 600 inscrits sur un effectif de 1300 élèves en ce qui concerne les sections primaires anglo-saxon, francophone et bilingue ” dit-il en confirmant que dès ce lundi, les cours seront effectifs.
Source: Le Messager
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