Une manifestation interdite à Yaoundé
Les députés du groupe parlementaire Sdf à l'Assemblée nationale ont annoncé le week-end dernier par communiqué de presse qu'ils donneront une conférence de presse lundi 7 juillet 2008 au siège provincial de leur parti dans le centre à Yaoundé.
Le principal conférencier, Joseph Banadzem, président du groupe parlementaire Sdf, devait entretenir la presse sur la session parlementaire du mois de juin qui s'achève aujourd'hui et sur l'état d'avancement de la procédure judiciaire concernant les 22 militants du Sdf arrêtés et détenus depuis le 11 juillet 2006 à la suite des affrontements avec d'autres militants de leur parti le 26 mai 2006 à Yaoundé.
La conférence de presse, prévue pour se tenir à 15h, a été interdite par le sous-préfet de l'arrondissement de Yaoundé III, Martin Locko Moutassi. Celui-ci a estimé que le Sdf n'a pas respecté la loi. "J'ai appris par voie de presse que le Sdf tenait une manifestation publique dans mon territoire de commandement. Il se trouve que je n'ai pas été régulièrement notifié de la tenue de cette conférence, ce n'est pas par la presse qu'on déclare une manifestation publique. Il existe une procédure décrite par la loi, celle-ci n'ayant pas été respectée, j'ai simplement pris des dispositions pour que la manifestation n'ait pas lieu. C'est une question de respect des lois et des institutions ", explique le sous-préfet de Yaoundé III.
" Nous n'avons pas été notifiés de cette interdiction. Ce sont les militants qui apprêtaient le cadre pour la conférence de presse qui nous ont informés que les éléments du Commissariat central du 3eme arrondissement se trouvaient au siège provincial et qu'ils leur ont dit que la manifestation était interdite. Nous avons pris des dispositions pour qu'il n'y ait pas d'affrontement en demandant à nos militants et sympathisants de rentrer dans le calme " nous a indiqué Joseph Banadzem. Il reconnaît cependant que la conférence de presse n'a pas été déclarée auprès des autorités administratives de l'arrondissement de Yaoundé III. "Nous considérons que notre siège est un cadre privé où nous pouvons mener nos activités sans rien craindre et sans avoir besoin d'une autorisation particulière". Ce siège a été fermé par le préfet le 26 mai 2006 à la suite des incidents malheureux qui s'y étaient déroulés et rouvert le 4 janvier 2008.
Depuis cette réouverture, le parti de John Fru Ndi a organisé des cérémonies dans le cadre de la fête nationale de l'unité, le 20 mai dernier et de l'anniversaire du Sdf, le 26 mai 2008. "Toutes ces manifestations qui ont bien regroupées le public n'ont pas été déclarées et se sont déroulées dans le calme ", souligne Joseph Banadzem. Au sortir d'une réunion de crise des députés du groupe Sdf hier soir à l'Assemblée nationale, ils ont décidé de se rapprocher des autorités administratives locales pour comprendre les véritables raisons de cette interdiction.
Source: Le Jour Quotidien
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