Agnès Taïlé, correspondante régionale Canal 2 Internationale dans le grand Nord et deux ses collaborateurs auront maille à partir avec Aoudou Karimou, un important homme d’affaires de la région. En effet, les journalistes de Canal 2 International en interview avec Aristide Doba, le petit frère de la victime qui racontait sa version des faits seront brutalement interrompus par l’homme d’affaires qui estime que l’interviewé racontait des balivernes sur une affaire qu’il ne maîtrise pas. Ce à quoi les journalistes ont rétorqué qu’il pourra à son tour témoigner. Niet ! fulmine Aoudou Karimou qui menace d’arracher la bande vidéo déjà enregistrée et d’embarquer les journalistes des Canal 2 à la délégation provinciale de la police judiciaire du Nord (Dpjn) avec l’appui d’un homme en civil d’un qui s’est présenté comme un " commissaire ".
Devant la foule qui grossissait et Agnès Taïlé qui avait reçu le " renfort" de quelques journalistes de Garoua, Aoudou Karimou et le " commissaire de police " vont lâcher prise et partiront sans les bandes vidéo des reporters de Canal 2. Sur l’origine de la mort de Dominique Domga qui fait jaser la ville de Garoua en ce moment, Aristide Doba, le petit frère du défunt, accouru de Yagoua, témoigne : " Ma mère, un cousin et moi avons reçu un coup de fil nous invitant de venir de toute urgence à Garoua pour secourir mon grand frère qui est gravement malade. Ce 14 mai, nous sommes partis du village vers 24h pour arriver le lendemain vers 18h. Ce n’est que jeudi qu’on nous a dit que le corps de notre frère se trouve à la morgue. Rendu en ces lieux, on nous a interdit de voir le corps de Domga à la morgue ", tonne le frère cadet de la victime, la voix chargée de colère.
Selon des témoignages concordants, Dominique Domga a été retrouvé mort à son domicile au quartier Djamboutou à Garoua le 14 mai dernier : " il était couché à même le sol. La balle entrée par la nuque n’est pas ressortie par le front. Le pistolet qui aurait servi à le tuer est resté entre ses jambes ", raconte un témoin. Rencontré vendredi dernier devant la morgue de l’hôpital central de Garoua, Aoudou Karimou, directeur général de la société qui produit l’eau minérale " Yassa " commercialisée à Douala, employeur du défunt, n’a pas voulu s’exprimer à la presse. Mais pendant la chaude dispute que ce dernier a eu avec les reporters de Canal 2, on apprend que l’homme d’affaires avait appelé Dominique vers 8h, le jour de sa mort. Lorsque Aoudou Karimou arrive vers midi, il dit avoir trouvé le corps de son homme de main décédé deux heures plutôt, le pistolet entre les jambes.
A en croire l’homme d’affaire, il avait remis à Dominique Domga la somme de 2,8 millions de francs Cfa qui devait servir à payer ses employés dans la ville de Garoua. Mission que le défunt n’aurait pas remplie car il mènerait un train vie princier. Pour confirmer cette thèse, Aoudou Karimou brandit un album du défunt où ce dernier était en pleine jouissance dans les cabarets de Garoua. Malgré tout cela, l’homme d’affaires qui dit être très généreux, confie avoir offert un cercueil à Dominique Domga. Et de s’interroger après cette énumération : " D’où vienne-t-il que son frère qui ne connaît rien du tout à cette affaire raconte n’importe quoi pour accuser les gens ?". Fort de son expérience, le gérant de la morgue de Garoua, soutient que " Dominique Domga a été victime d’un assassinat même si un pistolet a retrouvé entre ses jambes pour simuler un suicide ". Approché par Mutations, une source policière à la délégation provinciale de la police judiciaire du Nord (Dpjn) révèle que l’enquête suit son cours et que " la presse sera informée des résultats dans les meilleurs délais ". Agé de 29 ans, Dominique Domga travaillait chez Aoudou depuis huit ans.
Source: Quotidien Mutations
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