En service à la délégation provinciale du Travail et de la sécurité sociale à l’Ouest, elle a passé toute la journée du dimanche 11 mai à l’hôpital protestant de Mbouo, près de Bafoussam. La veille, son fils, Thierry Dimpombé, la vingtaine dépassée et élève au lycée de Yom à Bandjoun, s’est attaqué à elle au moment où elle voulait lui administrer une correction. Une semaine auparavant, dans la journée du samedi 3 mai 2008, son matériau de construction (10 barres de fer et deux pots de douches modernes) a été détourné, avec, soutient-elle, la complicité de Thierry.
Pour protester contre cette accusation, le collégien a décidé de faire prévaloir le poids de ses biceps. Après avoir roué sa maman des coups, il a mis à sac tous les meubles de la maison, avant de prendre la clé des champs, face aux regards impuissants de ses frères et sœurs. Transportée à l’hôpital, Mme Njiké n’est sortie qu’un jour plus tard.
Mais loin de s’acharner contre son fils, elle estime que celui-ci est manipulé par des personnes extérieures à la famille. En effet dans la matinée du vendredi 9 mai, une plainte avait été déposée par ses soins à la compagnie des gendarmerie de Bafoussam I « Ce samedi, relate-t-elle, j’ai envoyé mon fils chercher le matériau au chantier pour le ramener à la maison. Le soir, il est arrivé bredouille. J’ai cru qu’il avait dépensé à des fins personnels l’argent que je lui avais remis pour des frais de transport. C’est lorsque qu’une locataire m’a certifié que le matériau avait été effectivement transporté que j’ai imaginé que quelques louches opérations auraient eu lieu dans mon dos. Interrogé, mon fils n’a voulu rien dire. C’est après plusieurs démarches personnelles que l’on m’a informé qu’un conducteur de porte-tout qui s’appellerait Alino aurait participé à la vente du matériel en question.»
Débauche
Dans la plainte, un doigt accusateur est pointé sur un certain El Hadj Ndam Aliou Njoya. Il serait en service dans les services du gouverneur de la province, à s’en tenir aux mentions figurant sur sa carte de visite. Pour l’instant aucune trace de ce dernier au niveau des services du n°1 de la région. Ce qui rend difficile le recoupement des accusations de recel qui pèserait sur celui-ci. « C’est ce type qui achète tout ce que l’on vole au chantier. Il entretient un réseau obscur. Il faut qu’il s’explique à la gendarmerie, quel que soit son rang social ou ses relations avec le procureur de la République, il doit être puni », appuie un proche de Mme Njiké.
Au niveau de la famille, l’on reconnaît que la cause de ce comportement provient des mauvaises fréquentions de Thierry Dipombé. « Depuis un certain temps, il dort rarement à la maison. Il passe son temps dans les maisons de vente des alcools fabriqués artisanalement au quartier Djemoum à Bafoussam. Il est constant qu’il y entretien des rapports assez flous avec une dame plus âgée que lui et faisant dans la commercialisation de ces boissons fabriquées à l’aide du maïs fermenté », soutient M. Nenkam, un ami de cette famille. Le fait que le caractère monoparental de cette famille aurait contribué au pourrissement de la situation n’est cependant évoqué par personne.
Source: Le Messager
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