Devant l’école française Dominique Savio, un corps est allongé sur la chaussée sous le regard indifférent des passants. Les véhicules évitent comme ils peuvent la dépouille. Les différents employés qui ont quitté leur bureau pour prendre leur pause passent tout près, sans faire attention.
Il s’agit du corps d’un albinos vêtu d’un pantalon noir, d’un tee-shirt blanc partiellement déchiré et d’une paire de tennis passablement abîmée. "Il s’appelle Talla, il vit au quartier Dakar. Il se promène dans tous les quartiers pour ramasser les vielles tôles et d’autres objets en aluminium pour aller les revendre. Il semble avoir été pris d’un malaise au moment où il traversait la chaussée et il s’est écroulé", affirme Boris, le petit garçon qui l’accompagnait.
C’est son voisin de quartier, apprend-on. Lequel précise qu’après la chute du jeune Talla, il a légèrement été percuté par un véhicule de marque Toyota de couleur bleu, et immatriculé LT 5127 P. Le véhicule s’est arrêté non loin de la dépouille et le conducteur est sorti pour s’enquérir des nouvelles de la victime. Selon lui, le choc qui était léger n’a rien à voir avec le décès de Talla. Le corps inerte restera sur la chaussée pendant près d’une heure. C’est un élément de la police qui passait par là, sur une moto, qui va s’arrêter et le déplacer sur le trottoir, pour permettre que la circulation reprenne son cours normal.
"Je ne peux rien faire de plus. Ce n’est pas à moi de le transporter à la morgue. Nous autre quand nous arrivons sur les lieux, les dirigeants d’hôpitaux nous perturbent avec des questions sur l’identité et les circonstances de décès", indique l’officier de police. Sur les causes du décès, Boris indique que "Lorsqu’il est tombé, il ne s’est pas débattu. Il est resté allongé. On croyait qu’il allait se relever mais c’est après qu’on a constaté qu’il n’était plus en vie", affirme-t-il. Il reconnaît néanmoins que son ami avait une santé fragile.
Source: Quotidien Mutations
|