Suzanne Bomback
Décédée le 31 octobre dernier à l’âge de 92 ans, la
dépouille de Madame Justine Bandolo, épouse Zibi, n’en finit pas de défrayer la
chronique. Après l’affrontement à ciel ouvert entre ses deux enfants, Guy Onana
et Suzanne Bomback, la ministre de la Promotion de la femme et de la famille,
lors de ses obsèques le week-end dernier, sa ministre de fille vient d’ouvrir un
autre front. Elle a en effet fait appel, bien avant l’inhumation de sa mère, à
son collègue et ami Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’Etat à la défense (Sed).
Suzanne Bomback accuse le personnel médical de « négligence aggravée » car pour
elle, sa mère n’aurait pas bénéficié d’assistance respiratoire. Depuis trois
semaines donc, Dr Biwolé, directeur de l’hôpital général de Yaoundé et son
équipe défilent devant les gendarmes du Sed. « Pour le décès de cette pauvre
dame, la ministre ne se contente pas de défrayer la chronique en se disputant le
corps et le lieu de la veillée, elle estime anormale que la maman d’un si
important membre du gouvernement comme elle, ne doit pas mourir. Même si elle
est âgée de 92 ans, qu’elle est diabétique et hypertendue ! », fulmine un
médecin.
A tour de rôle, chacun défend son comportement professionnel devant la patiente
défunte. Les médecins expliquent que la dame est arrivée au service de
réanimation le 30 octobre, après la dégradation de son cas au service haut
standing où elle séjournait après être entrée par le service des urgences. Après
la stabilisation de son état aux urgences, la malade, témoigne un médecin, est
admise au pavillon haut standing. Pendant quelques jours, tout se passe
normalement jusqu’à la date du 30 octobre lorsque ses paramètres cardiaques et
respiratoires chutent brutalement. Internée en réanimation, la mise sous
assistance respiratoire ramène son rythme cardiaque à la normale ; elle reste
dans un état stationnaire toute la journée.
« Le corps médical s’est mobilisé pour la maintenir en vie. La direction de
l’hôpital a requis la présence et la disponibilité personnelle de chaque chef de
service dans le suivi de cette malade visiblement pas comme les autres »,
explique un des médecins, entendu au Sed hier. Selon le corps médical, la
ministre Bomback va dicter sa loi à certains médecins. « Elle est restée jusqu’à
une heure assez tardive à l’hôpital avant de revenir au bout du petit matin du
31 octobre. A 8 heures, soit une quinzaine de minutes après le départ de la
ministre de l’hôpital, la dame dont l’état va subitement rechuter rend l’âme »,
affirme un autre médecin. Selon certaines indiscrétions, lorsque la ministre
apprend la nouvelle, elle se rend à l’hôpital, se montre attristée mais prend le
temps de distribuer au personnel médical des « merci pour tout ce que vous avez
fait pour maman. Vous vous êtes battus, merci vraiment ».
Une semaine plus tard, grande est la surprise du corps médical d’apprendre que
la ministre a déposé une plainte au Sed. « Elle nous accuse de tout, y compris
la signature d’un faux certificat de genre de décès. Or quand on conteste la
qualité des soins et la cause de la mort, on commande une autopsie avant
d’initier une procédure judiciaire », explique un médecin légiste. La ministre
n’en a pas commandé une. Ce n’est pas faute de temps. Au lieu de saisir l’ordre
national des médecins ou même une simple brigade de gendarmerie, elle a frappé
fort, en faisant agiter ses amitiés avec le patron du Sed.
Source : Le Messager
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