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Quand l'intelligence économique réussit aux ONG
(17/09/2009)
Les ONG se multiplient à travers le monde et opèrent beaucoup dans les pays du "tiers-monde". Mais sont-elles réellement efficaces et pertinentes ?
Par Redaction Bonaberi.com (Guy J. Gweth)
La Zambienne Dambisa Moyo
La Zambienne Dambisa Moyo

Dans son édition du 12 avril 2009, le New York Times classait « Dead Aid» [1] au 29è rang des livres les plus vendus aux Etats-Unis. L’ouvrage de la Zambienne Dambisa Moyo [2] décrypte avec méthode, chiffres et exemples, comment le business de l’aide au développement accroit la dépendance de l’Afrique et profite à des réseaux d’ONG rompues aux techniques de guerre économique. Dans son éditorial du 29 avril 2009 au Time, Paul Wolfowitz, ancien directeur de la Banque Mondiale, confirme l’analyse de l’économiste africaine de 40 ans (classée parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde[3]) et comprend la tension déclenchée par la parution de l’ouvrage dans les milieux de la solidarité internationale. Désormais dotées de stratèges et de lobbyistes, de business models et de commerciaux, de réseaux et de communicateurs, les grandes ONG maîtrisent parfaitement les techniques d’intelligence économique et les appliquent sans en parler.

Ceux qui ont pratiqué les milieux de la solidarité internationale savent qu’à chaque début d’exercice,  la plupart des responsables financiers d’ONG de développement se posent systématiquement ces trois questions : 1. Quels bailleurs financent tel type de projet ?, 2. Quels projets finance tel bailleur de fonds ?, 3. Comment rester compétitif en développant des sources de financements autonomes ? Les professionnels de la competitive intelligence les aident à y répondre grâce à:

  •  La veille et les enquêtes ciblées (sur les bailleurs de fonds, leurs projets, leur langage, leurs enveloppes, leurs exigences, leurs réseaux…) ;

  • La cartographie et le profiling des acteurs (décideurs, concurrence, entreprises, relais d’opinions, donateurs publics et privés…) ;

  • La recherche, l’innovation et la sécurité de l’information (Benchmarking, knowledge management, anticipation des tendances, protection du patrimoine informationnel pour éviter des intrusions comme celle d’EDF sur Greenpeace récemment.)




Depuis une décennie, les grandes figures de l’action humanitaire telles que l’Abbé Pierre ou Mère Teresa sont étudiées dans les meilleurs cursus d’intelligence économique et stratégique. Leur décryptage révèle que les techniques utilisées pour attirer les financements dans ces « organisations à but non lucratif » n’ont rien à envier aux opérations de guerre psychologique conçues par des officines ou des agences de marketing. Avec la bénédiction des Nations Unies, la multiplication des acteurs de la société civile a généré une extraordinaire concurrence dans ce secteur d’autant qu’à l’instar du marché de Dieu, de la sécurité ou de la beauté, le business de la pauvreté se nourrit des failles décelées dans nos perceptions. Ce sont aussi ces failles que Dambisa Moyo a mis en exergue dans Dead Aid. Son courage et son expertise lui valent aujourd’hui d’avoir l’oreille des présidents Mouhammar Khadafi de Libye et Paul Kagamé du Rwanda sur les questions d’aide au développement.

Par Guy Gweth, consultant en intelligence économique & stratégique.

[1] Dans Dead aid ou L’aide fatale, en français, l’auteur soutient que la suspension dans un délai de 5 ans de toute aide accordée à l’Afrique, hors aide d’urgence « permettrait de stimuler la croissance » du continent.

[2] Dambisa Moyo est titulaire d’un doctorat en économie de l’université d’Oxford, d’un master de l’université de Harvard et d’un MBA de l’American University of Washington D.C.. Après la Banque Mondiale, elle a travaillé pendant 8 ans chez Goldman Sachs avant de prendre la direction du hedge fund Absolute Return for Children. Dambisa Moyo milite pour des mécanismes innovants d’autofinancement du développement en Afrique à travers la microfinance, l’accès aux marchés de capitaux et le commerce avec la Chine.

[3] Classement 2009 du New York Time




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