Ne doit-on pas voir dans le document de stratégie de développement de la filière café au Cameroun, remis avant- hier au gouvernement, un signal fort ? Au Mont Fébé, étaient réunis des acteurs venus des quatre coins du pays, les acteurs de la filière café des secteurs publics et privés. Certains sont venus même des Etats-Unis. On a eu l’impression, au travers des discours, qu’il n’est pas question de laisser mourir ce malade, même si le coma dans lequel il se trouve est profond.
En 1986, a rappelé Michael Ndoping, directeur général de l’Office national de commercialisation du café-cacao (ONCC), le Cameroun était le 2è exportateur mondial du café avec ses 132.000 tonnes en 1991. Aujourd’hui, ce volume s’est effondré pour se maintenir autour de 32.000 tonnes. En ce qui concerne la production, elle a dégringolé de 103 à 43.000 tonnes sur la même période. La baisse semble inexorable depuis 2003. Pire, on note une interruption des travaux de recherche sur le café. Les variétés cultivées localement sont vulnérables aux maladies telles que anthracnose. Les faiblesses de la filière sont innombrables : absence de mesure de régénération des vieilles plantations, la vulgarisation limitée des meilleures pratiques culturales, l’inexistence de centres de marchés appropriés, le développement des ventes de porte à porte, le vieillissement des planteurs, etc. Pourquoi pas le dire, le positionnement quasi systématique du café du Cameroun sur le bas de gamme enfonce le clou.
Le Plan de relance proposé au gouvernement s’étale sur une période de cinq ans : 2010-2015. Il ambitionne de tripler la production actuelle pour se situer, à l’horizon 2015, à 125.000 tonnes. Deux options sont possibles : la mise en place de nouvelles plantations avec le matériel végétal amélioré et la régénération du verger existant.
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