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Plusieurs morts dans les manifestations à Douala
(25/02/2008)
Des incidents violents ont fait au moins trois morts et plusieurs blessés lundi en marge d'une grève à Douala, capitale économique du Cameroun.
Par AFP
Scènes de désastre à Akwa
Scènes de désastre à Akwa
DOUALA (AFP, le 25/02/08) — Des incidents violents ont fait au moins trois morts et plusieurs blessés lundi en marge d'une grève à Douala, capitale économique du Cameroun, dans un climat déjà tendu par la volonté du pouvoir d'autoriser le président Paul Biya à briguer un nouveau mandat.

Des incidents ont éclaté en début de matinée entre des manifestants et la police dans plusieurs quartiers de la ville, désertée par les taxis en grève ainsi que par l'essentiel des véhicules privés.

"Il y a eu trois morts", a déclaré le ministre de la Communication Jean-Pierre Biyiti Bi Essam dans un allocution télévisée en soirée.

Toutefois, un journaliste de "La Nouvelle expression" un des quatre quotidiens privés camerounais installé à Douala a assuré à l'AFP qu'il avait personnellement vu quatre cadavres -un adolescent, une femme et de deux hommes- dans le quartier de Bonaberi.

Ces quatre morts s'ajoutent à deux autres victimes tuées par balle dans un autre quartier, Bessengué, selon des propos convergents d'un témoin visuel et d'un autre journaliste camerounais qui a confirmé à l'AFP que les corps de ces deux victimes étaient arrivés à la morgue de l'hôpital Laquintinie.

Par ailleurs, plusieurs hommes blessés par balles ont été acheminés vers cet hôpital, a constaté une journaliste de l'AFP. L'un, touché à la poitrine, était transporté sur un pousse-pousse, un autre sur une civière.

Selon des témoins, des manifestants ont pris place à plusieurs carrefours de Douala, ainsi qu'à la sortie de la ville sur l'axe menant à Yaoundé, la capitale, où ils ont brûlé des voitures et des pneus et où les forces de l'ordre tentaient de les disperser.

D'autres bandes de jeunes, souvent armés de bâtons, ont pris d'assaut les commerces. Dans le quartier d'Akwa, des jeunes ont pillé des magasins appartenant à des Chinois. "Il faut qu'ils (les Chinois) partent", a lancé un pillard.

"Des stations-service et magasins ont été pillés à l'entrée de la ville", a déploré le ministre de la Communication.

Plusieurs bâtiments administratifs du Ve arrondissement de Douala, dont la mairie, ont également été "détruits", a rapporté la radio publique.

En milieu d'après-midi, un certain calme précaire était revenu. Mais des incidents ont été également signalés dans plusieurs autres ville de l'ouest du Cameroun.

Douala, principal port du Cameroun, avait été paralysée dès le début de la matinée. Craignant les débordements à l'occasion de l'appel à la grève des transporteurs, la plupart des trois millions d'habitants de la ville ont préféré rester chez eux, et les échoppes sont demeurées fermées.

Mais le mouvement a rapidement dépassé la simple protestation contre l'augmentation du prix du carburant et des produits de première nécessité.

"Ah! c'est ça la démocratie! Voilà où en est arrivé le Cameroun", s'est exclamé un homme au passage d'un blessé qui se rendait à l'hôpital.

"Biya doit partir", a résumé un autre.

Cette grève intervient dans une atmosphère politique déjà lourde. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Biya milite désormais ouvertement pour une révision de la Constitution dont le principal effet serait d'autoriser le chef de l'Etat, au pouvoir de 1982, à briguer un nouveau mandat en 2011.

Paul Biya a donné son feu vert implicite à la révision début janvier, en estimant que l'actuelle Constitution apportait "une limitation à la volonté populaire (...) qui s'accorde mal avec l'idée même de choix démocratique".

L'opposition dénonce ce projet. Mais le pouvoir a interdit depuis la mi-janvier toute manifestation dans la région de Douala, bastion traditionnel des opposants.

Samedi, en marge d'un rassemblement à l'appel du Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, un homme d'une vingtaine d'années a été tué par balles lors d'affrontements entre manifestants et policiers.


Un mort lors des manifestations de Samedi dernier

Une des familles éplorées
Une des familles éplorées
DOUALA (AFP, le 23/02/08) — Un homme d'une vingtaine d'années a été tué samedi à Douala dans les violences qui ont eu lieu à l'occasion d'une manifestation contre la révision de la Constitution, a-t-on appris dimanche de sources gouvernementale et de l'opposition, dont les versions diffèrent.

L'opposition affirme que la police a tiré à balles réelles sur les manifestants alors que le gouvernement fait part "d'un mort par balle", tout en indiquant qu'il n'y a pas de lien entre cette manifestation et la mort de la victime.

"Nous avons constaté un mort par balles. On nous a signalé quatre autres personnes tuées mais nous sommes en train de vérifier ces affirmations en ce moment", a affirmé Achille Azenda, secrétaire provincial du Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition qui avait appelé à la manifestation à Douala, capitale économique du pays.

"La police a voulu libérer la voie après que les jeunes avaient dressé des barricades. Elle a chargé en tirant à balles blanches puis à balles réelles", a-t-il dit.

Samedi en fin d'après-midi, la police avait dispersé la foule en faisant usage de gaz lacrymogène et de lances à eau. Des échauffourées avaient ensuite eu lieu dans le quartier entre manifestants, jeunes et forces de l'ordre.

La première charge de la police s'est produite alors que le SDF venait d'annoncer qu'il annulait la marche par peur de représailles policières.

Dans un communiqué lu à la radio nationale dimanche soir, le ministre de la Communication Jean-Pierre Biyiti Bi Essam donne une toute autre version des faits, affirmant: le SDF "a décidé du report de la marche (...) constatant le nombre insignifiant de militants présents (...) dispersés par les forces de l'ordre sans incident majeur".

"Quelque temps après, au-delà de 18h30", à deux km du lieu de la manifestation, "à la suite d'un accident de la circulation, des bandes de jeunes dont certains scandaient "Libérez Equinoxe" (télévision suspendue, ndlr) (...) ont dressé des barricades, allumé des pneus avant d'incendier un bus et piller des stations-service", a assuré le ministre.

"Les forces de l'ordre sont intervenues" et les "affrontements ont fait un mort par balle et un blessé grave", a-t-il ajouté.

Les manifestations dans la région du Douala sont interdites depuis la mi-janvier par le pouvoir.

Au pouvoir depuis 1982, le président Paul Biya tente de faire passer une révision constitutionnelle visant à supprimer la limitation des mandats présidentiels et lui permettre de se représenter en 2011.

La chaîne de télévision privée Equinoxe TV a été fermée jeudi par l'Etat camerounais qui lui reproche de ne pas s'être acquittée de droits de diffusion, un "prétexte pour gêner un média opposé à la décision du pouvoir de réformer la Constitution", a estimé l'organisation de défense des journalistes Reporters Sans Frontières.

Source : AFP


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