Au lendemain du cinquantenaire des indépendances africaines et de la conférence Africa21, le journal L'Express a peint un tableau bien peu élogieux de Paul Biya, l'actuel président du Cameroun, en exercice depuis près de trois décennies maintenant.
Après un bref cours d'histoire sur les évolutions constitutionnelles et politiques du Cameroun entre état fédéral et état unifié, le journal décrit Paul Biya comme un apparatchik timoré et féru d'ésotérisme à la voix haut perchée que personne ne voyait faire long feu à la tête de l'Etat camerounais.
Décrit comme quelqu'un qui ne domine ni ne gouverne, avec pour exemple le déliement des langues et la chute des masques à l'annonce de sa mort en 2004, Paul Biya est selon l'Express bien loin de toute considération populaire, passant le plus clair de son temps à Mvog Meka ou en Suisse, si ce n'est à La Baule à quelques dizaines de milliers d'euros par jour, avec deux surnoms bien à propos : l'omniabsent ou le vacancier
Une ligne de conduite qui selon l'Express a permis au chef de l'Etat la longévité que personne ne pronostiquait, mais qui a laissé le Cameroun dans un bien triste état, à la proire d'une corruption, d'une mauvaise gouvernance et d'une inertie bien proches d'un régime anarchique : encore une fois comme preuve, les villes mortes de 1990 ou les émeutes de 2008.
L'opération Epervier, supposée purifier le système gouvernant du cameroun, n'a pas reçu plus d'éloges de l'Express qui l'a qualifié comme une opération une pierre-deux coups : poudre aux yeux pour la population et Transparency International, mais aussi occasion de mettre hors d'état de nuire les dissidents déclarés ou supposés.
Voir : Au Cameroun, une liberté au goût amer
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